Alors que le taux d'incidence a quasiment doublé dans le Nord en une semaine, le Samu de Lille appelle au respect des mesures barrières.
"On ne sait pas encore ce que le virus va donner comme forme grave ou comme séquelles, donc il faut par tous les moyens éviter d'attraper le Covid-19", alerte le docteur Roch Joly, urgentiste au SAMU de Lille.
En une semaine, le taux d'incidence a presque doublé. Il est passé de 9,9 cas de nouvelles contaminations au coronavirus pour 100.000 habitants sur la semaine du 11 au 18 juillet, à 16,4 cas pour celle du 18 au 24 juillet.
Diminution des hospitalisations
Depuis plusieurs semaines, le nombre d'hospitalisations diminue néanmoins. Actuellement, 89 personnes sont hospitalisées, c'est 12 personnes de moins qu'au 20 juillet dernier. Derrière ce signe encourageant, se cache la crainte d'un pic d'ici quelques jours : "Il faut savoir que la personne qui vient d'être contaminée au Covid-19 ne va pas développer une forme grave dans les 24 heures. Il faut en général attendre une dizaine de jours, donc il y a toujours un décalage."Si le taux d'incidence augmente, il est donc possible que sa répercussion sur le nombre d'hospitalisations ne soit alors visible que dans une dizaine de jours.Une deuxième hypothèse est avancée par l'urgentiste : "Les patients fragiles, plus susceptibles de réaliser des formes graves du coronavirus et donc d'être hospitalisés, ont été plus sensibilisés lors de la première vague de l'épidémie. Ils sont donc nombreux à bien connaître et appliquer les mesures barrières", tient-il à préciser.
Ce qui est moins le cas des 15-40 ans, eux aussi touchés par le coronavirus. "Ils ne sont pas forcément plus nombreux qu'avant à être touchés, mais il faut savoir qu'ils peuvent aussi faire des formes graves."
Le Pas-de-Calais plutôt épargné
Dans le Pas-de-Calais, la situation est moins critique. Le taux d'incidence est stable : il varie entre 4 et 4,8 cas de contaminations pour 100.000 habitants sur les derniers jours.Mais pour autant, la prudence reste de mise : "La situation sera positive lorsqu'il n'y aura plus de contaminations. De plus, il faut ramener ce chiffre à la densité de population. C'est normal que dans les départements où il y a plus de zones rurales comme dans l'Aisne et l'Oise, il y a une diminution des risques", ajoute le docteur Joly.