Le constructeur automobile Renault a annoncé jeudi qu'il allait investir "plus d'un milliard d'euros" en France d'ici à 2022 pour le développement et la production de véhicules électriques, notamment à Douai et à Maubeuge.
Le groupe français prévoit notamment la fabrication de modèles électriques dans son usine de Douai à partir de 2021 et le doublement des capacités de production de sa citadine électrique Zoe dans l'usine de Flins (Yvelines) lors des quatre prochaines années, selon un communiqué.
Renault a été avec son partenaire japonais Nissan un des pionniers des véhicules électriques, sous l'impulsion de son PDG, Carlos Ghosn. Il est devenu le numéro un européen sur ce type de motorisations. Son modèle vedette Zoe s'est notamment vendu à 32.000 exemplaires l'an dernier.
La marque au losange est également leader sur le créneau des utilitaires électriques avec la fourgonnette Kangoo, produite à Maubeuge. D'ici à 2022, c'est-à-dire au terme du plan stratégique "Drive The Future", les capacités de production de la Zoe sur le site de Flins, le seul à assembler ce modèle, passeront de 60.000 unités par an en 2018 à environ 120.000.
Excellente nouvelle pour la Région : le @Groupe_Renault choisit Douai pour installer sa nouvelle plateforme électrique et investit à Maubeuge et à STA de Ruitz ! L’#automobile continue à innover et à créer des #emplois dans la première Région automobile de France ! pic.twitter.com/3mGJ7tq9rR
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 14 juin 2018
Nouvelle plateforme à Douai
L'an dernier, les capacités se limitaient à 40.000 véhicules annuels. Renault a indiqué prévoir "l'introduction à Douai d'une nouvelle plateforme électrique", issue de son alliance avec Nissan et Mitsubishi, pour créer un deuxième site de production Renault de véhicules électriques.Le groupe n'a pas encore communiqué sur la nature des nouveaux modèles de cette plateforme. Renault annonce également un "triplement des capacités de production de moteurs électriques" à Cléon (Seine-Maritime) où il va introduire un moteur "de nouvelle génération" en 2021. Les capacités passeront de 80.000 à 240.000 moteurs par an d'ici à 2022.
Le constructeur prévoit aussi "des investissements" à Maubeuge pour la production de la prochaine génération de Kangoo électriques. Une nouvelle plateforme de véhicules sera par ailleurs attribuée à Flins en 2019.
"L'accélération de nos investissements en France pour le véhicule électrique va permettre d'améliorer la compétitivité et l'attractivité de nos sites industriels français", a déclaré Carlos Ghosn, cité dans le communiqué. Renault a affiché l'an dernier une hausse de 38% de ses ventes de véhicules électriques en Europe. La Zoe a progressé de 44% et revendique près du quart des ventes de voitures électriques sur le marché européen.
L'annonce de ces investissements intervient à la veille d'une assemblée générale des actionnaires de Renault qui doit confirmer Carlos Ghosn pour un nouveau mandat de PDG de quatre ans. Ce dernier s'est assuré le soutien de l'Etat, premier actionnaire du groupe avec 15% du capital. Le gouvernement français avait annoncé fin mai un "contrat stratégique de la filière automobile" visant une multiplication par cinq des ventes de véhicules électriques d'ici à 2022 dans le pays et un objectif de 100.000 bornes de recharge, avec un soutien financier de l'Etat.
Syndicats divisés
La CGT a critiqué une "annonce en trompe-l'oeil" car les investissements "annoncés n'enrayent pas la baisse d'activité sur les sites français, ni les délocalisations et externalisations de (l')ingénierie" du groupe. Et "le triplement du volume des moteurs électriques ne palliera pas la perte d'activités liée à la diminution du moteur diesel", a dénoncé le syndicat.La CFDT a, elle, salué "un signe positif pour l'emploi et la montée en compétence des salariés" dans "des thématiques d'avenir". "Ces excellentes nouvelles doivent permettre de négocier un droit syndical innovant", a-t-elle ajouté.