Smaïl Bella, préparateur de commande, avait été mis à pied par son entreprise pour avoir consommé une clémentine pendant son temps de travail.
C'est le dénouement d'une affaire pour le moins surprenante. Elle opposait Smaïl Bella, préparateur de commande depuis 15 ans à Wattrelos, et son entreprise, La Redoute. Un conflit commencé à cause... d'une clémentine. En 2017, l'employé est mis à pied par son entreprise pour avoir mangé une clémentine pendant ses heures de travail. Aujourd'hui, la cour d'appel de Douai donne raison au préparateur de commande, et condamne l'entreprise à annuler sa sanction. La Redoute doit rembourser 70 euros, soit le montant d'une journée de travail, perdu à cause de la sanction infligée. Pour la cour d'appel, "la sanction était disproportionnée au regard des faits."
La clémentine de la discorde
Le 7 novembre 2017, Smaïl Bella profite d'une panne de la chaîne de production pour manger une clémentine. Selon sa version, il se serait installé sur un banc à proximité pour manger son fruit, avant de ramener les épluchures près de son poste de travail, faute d'avoir trouvé une poubelle. L'entreprise estime alors qu'il n'a pas respecté son temps de pause, prévu entre 10h et 10h20. Plus encore, les épluchures auraient pu endommager la chaîne de production. Une sanction est infligée à Smail Boulla : un jour de mise à pied. Le début d'un combat judiciaire.
L'affaire chemine jusqu'au conseil des Prud'hommes de Roubaix. En 2019, l'employé est débouté. La justice donne raison à l'entreprise. Smaïl Bella fait alors appel de la décision. Samedi 29 mai, quatre ans après les faits, l'ultime verdict tombe. Et la cour d'appel de Douai donne raison à Smaïl Bella. La sanction disciplinaire infligée en 2017 doit donc être annulée. L'entreprise La Redoute est condamnée "à payer (...) les sommes de 70 euros 49 à titre de rappel de salaire."