Un centre aéré à Flers-en-Escrebieux permet à des enfants de tous les horizons, handicapés ou valides, de se retrouver et de jouer ensemble. Une façon de dépasser les différences et de développer le vivre-ensemble des plus jeunes.
Un centre aéré à Flers-en-Escrebieux, en périphérie de Douai, permet à des enfants atteints d'un handicap (troubles du spectre autistique, de l'audition ou encore cécité) de venir profiter de loisirs en compagnie de leurs camarades valides. C'est ce qu'on appelle l'inclusion dynamique. "On module les activités, on met en place un espace de répit", explique Marion Cappoen, responsable du pôle ressource handicap Eveil Pluriel.
"On facilite la venue des enfants au centre pour qu'ils puissent profiter pleinement comme les autres, sans difficulté, poursuit Yamina Benhamida, animatrice ressource. Le but c'est d'améliorer leur vie au maximum, parce que ce sont des enfants qui ont besoin d'une attention différente." Mais avant de commencer le centre de loisirs, plusieurs réunions se font en amont pour prévoir leur arrivée.
Priorité à la pédagogie
Car pour permettre la meilleure inclusion possible, il y a tout un ensemble d'éléments à prévoir. Un carnet d'informations "conséquent" est à remplir avec les parents pour mieux connaître leur enfant. Quand l'un d'eux va à la piscine, et ne sait pas se rhabiller tout ça, "ils n'ont pas à s'inquiéter", poursuit Marion Cappoen. Lorsqu'une sortie est prévue, les animateurs savent "qu'il faut absolument donner la main" à un enfant en particulier "car il peut se mettre en danger et traverser la route, parce qu'il n'a pas justement cette notion de mise en danger. En général, les parents sont plutôt rassurés".
Une rencontre est également organisée avec les animateurs pour expliquer et dédramatiser la situation de chaque enfant, car quand "on connait mieux et on s'inquiète moins", constate Agnès Dupuis, adjointe à la mairie en charge de l'enfance de l'éducation et l'égalité femmes-hommes.
Yamina Benhamida s'occupe d'une jeune fille atteinte d'un trouble du spectre autistique, qui se caractérise, en partie, par une sociabilisation différente des autres enfants. Elle a donc besoin d'une attention particulière. Si les premiers jours, les enfants ne prenaient pas en compte ce handicap, l'animatrice a remarqué leur comportement changer, en particulier après une séance d'accrobranche. "On a pris le temps avec eux pour leur expliquer" ce dont Carla souffrait. Les enfants ont rapidement compris "et faisaient attention. Ils sont responsables des autres, du bonheur des autres enfants qui viennent au centre."
Cette compréhension et bienveillance collective est permise par un suivi à la lettre. Un compte rendu est fait quotidiennement pour chaque enfant atteint d'un handicap. "Toute la journée, je lui demande comment ça se passe, si elle se sent bien, s'il y a des choses qu'elle veut me dire sur les activités, si elle a aimé ou pas", détaille Yamina Benhamida. A la fin de la journée, le compte rendu retrace la journée et est remis aux parents. La transparence est totale. "Le lendemain, j'essaie d'adapter. Quand je sais qu'elle n'a pas aimé une activité ou qu'elle s'est sentie mal, je fais en sorte de reproduire l'activité dans de meilleures conditions". C'est ce qui s'est passé avec Clara.
"Acueillir les enfants quelle que soit leurs différences"
Ce travail collectif est permis en partie par la mairie de Douai. "L'idée c'est de pouvoir accueillir les enfants quelle que soit leurs différences ou leurs difficultés, explique Agnès Dupuis. Donc on invite fortement les parents avec des avec des difficultés particulières à se signaler au niveau de la ville au moment des inscriptions."
Ce n'est pas le premier centre aéré du genre, mais "c'est la première année que c'est mis en place de manière aussi forte, ajoute-t-elle. Cela fait de nombreuses années que la ville de Douai a cette habitude d'accueillir des enfants en situation de handicap, souvent avec un accompagnement qui vient renforcer l'équipe. Là, on va dire qu'il y a beaucoup plus d'enfants". En cause : la demande qui a été plus importante cette année, notamment à cause de la crise sanitaire qui a empêché de nombreux centres de loisirs de ne pas se tenir au cours de l'année et demi qui vient de s'écouler.