Les dernières pistes de l'aérodrome de Vitry-en-Artois vont définitivement fermer et être remplacées par une base ULM réduite. Les élus avaient exprimé de longue date leur volonté de transformer le terrain de 56 hectares, qui devrait accueillir des éoliennes et un parc d'attraction.
Une reconversion, plutôt qu'une fermeture. C'est comme ça que, René Caudrelier, le président de l'aéroclub du Douasis préfère voir les choses. L'aérodrome de Vitry-Brebières, situé en bordure de la route reliant Arras à Douai, va définitivement fermer ses portes : il n'accueillera plus d'avion. Mais une piste va être réaménagée pour les ULM. Une décision prise fin février la communauté de communes, Osartis-Marquion, qui gère la plateforme.
Une plateforme ULM sera conservée
Depuis plusieurs années déjà, l'aérodrome fonctionnait de manière réduite, avec seulement une piste, et plus qu'un seul aéroclub, celui du Douaisis. Le réaménagement de l'aérodrome va permettre, notamment, au maire de Brebières, Jean-Pierre Hecquet, d'avancer sur le projet d'implantation d'un parc éolien. En effet, jusque là, la distance de 5 km requise entre les avions et les éoliennes compliquait cette perspective. Avec les ULM, cette distance est réduite à 2,5 km.
En 2015, une pétition visant à préserver l'aérodrome avait recueilli 1600 signatures. Mais depuis, les discussions se sont apaisées. "Ce n'est pas tant une déception. Moi quand je suis arrivé dans les années 80, on parlait déjà de fermer l'aérodrome", raconte le président de l'aéroclub du Douaisis, René Caudrelier. Alors conserver des ULM, un des secteurs aéronautiques qui se développe le plus en France, "c'est déjà ça".
Une base pour ULM va donc être construite, avec une piste d'atterrissage de 450 mètres de long et de 30 mètres de large. Une base qui n'occupera que 4 ou 5 hectares, contre la totalité du site actuellement, laissant la place aux éoliennes.
Plus que d'une fermeture, on peut donc parler d'un réaménagement du site, avec quelques bonnes surprises en prime pour René Caudrelier, le président de l'aéroclub du Douaisis. Les hangars de la plateforme ULM seront neufs, et surtout, ils seront situés en bordure de piste, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. Plus pratique pour accueillir les clients et les visiteurs, donc.
De plus, la menace de fermeture expliquait en partie la baisse de l'activité. Avec cette nouvelle base, le site peut espérer attirer des jeunes pilotes. "Cette incertitude empêchait les investissements. Beaucoup de pilotes partaient à Lens ou à Arras, car il y avait de meilleurs équipements", explique René Caudrelier.
Un futur parc d'attractions
Sur le reste du site, un projet de parc d'attractions pourrait voir le jour, porté par deux forains, sur le modèle du Dennlys Parc, en Belgique. Occupant une quinzaine d'hectares, il devrait sortir de terre en 2022.