Les soignants de l'hôpital du dunkerquois se sont rassemblés à l'appel des syndicats, deux semaines après l'annonce de la fermeture de 5 lits de soins de suite, faute de médecins. Tous craignent la mort à petit feu de l'établissement historique.
"Tel le Titanic, l’hôpital public coule. Au secours". "Y a-t-il un médecin pour sauver HMZ ?" Les pancartes des salariés mobilisés illustrent le désespoir dans lequel ils sont plongés depuis plusieurs jours.
La centaine d’infirmiers et d’aides-soignants mobilisés ce vendredi 31 mars travaillent au HMZ, l’hôpital maritime de Zuydcoote. Un hôpital "en crise", assure le personnel rassemblé devant les grilles d’entrée.
L’information leur a été communiquée le 17 mars 2023, au terme de la Commission Médicale d’Etablissement : 45 lits de soins de suite vont être fermés "provisoirement" par manque de médecin sur les 178 lits que compte actuellement l’hôpital.
En cause, le départ de trois médecins : l’un part à la retraite, les deux autres choisissent le secteur privé. La direction peine à recruter des professionnels.
Les soins de suite ont pour mission de réduire les conséquences et les séquelles de certains patients afin de retrouver des conditions de vie aussi proches que possible de celles qui précédaient leur séjour hospitalier.
"Où vont aller les patients ?"
"Je suis là pour soutenir mon hôpital et pour lancer un appel aux médecins : on n’attend qu’eux", lance Myriam Evrard, aide-soignante mobilisée. "Où vont aller les patients, les personnes âgées ? Ils vont mourir chez eux. Il n’y a pas d’autres solutions sur le territoire", déplore Christelle Ryckebusch, secrétaire médicale également présente devant l’établissement.
Elle ne croit pas à une fermeture de lits provisoire. Elle prend pour exemple la transformation d’un service en hôpital de jour qui devait être temporaire et qui dure depuis trois ans. "A Zuydcoote, quand des mesures temporaires sont prises, elles sont en réalité définitives".
"Ca fait des années que notre hôpital est laissé à l’abandon"
Une crainte partagée par les syndicats. Dans un courrier envoyé aux élus du territoire, la CGT de l’hôpital alerte. "Nous savons trop bien ce que cette fermeture va engendrer pour les patients ainsi que pour le personnel car la plupart du temps, ces fermetures temporaires deviennent définitives", peut-on lire. Selon les salariés mobilisés, cette dégradation de l’offre publique de soins va obliger les patients du territoire à se tourner vers des centres privés, tout du moins "pour ceux qui en auront les moyens".
Ca fait des années que notre hôpital est laissé à l’abandon.
Gautier Delcambre, délégué CGT de l'hôpital maritime de Zuydcoote
"Ca fait des années que notre hôpital est laissé à l’abandon, résume Gautier Delcambre, délégué CGT à l’hôpital maritime. C’est un service de gériatrie qui ferme, donc il y a une grosse menace pour les personnes âgées sur le Dunkerquois. Le CH de Dunkerque ne va pas pouvoir faire face à l’afflux de patients". Selon le syndicaliste, si "(on) laisse faire, dans deux ans grand maximum, c’est terminé".
De son côté, la direction assure que cette situation n’est que temporaire et que l’hôpital maritime de Zuydcoote est plutôt dans une dynamique d’extension. Sur le papier en tout cas.