A Dunkerque, les petits commerces essaient de s'adapter comme ils peuvent au confinement imposé. Certains restent fermés, d'autres tentent le click and collect. Le député de la 13 ème circonscription du Nord propose lui de taxer les plateformes internationales de e-commerce.
Depuis le confinement, Sylvie Chabeau-Naessens travaille seule dans sa librairie à Dunkerque. Avec 75% de chiffres d'affaires en moins, elle a dû mettre son employée au chômage partiel.
Alors pour elle, le click and collect s'est imposé comme une solution. La librairie compte aussi sur les collectivités qui passent commande pour soutenir les petits commerçants. "On a toujours des commandes pour les médiathèques, les écoles, les lycées, cela nous permet de tenir malgré tout" explique-t-elle.
Dans une autre rue du centre-ville de Dunkerque, la boutique de prêt à porter d'Eric Glucksman reste désespérément close."Le magasin est tel qu'il était à son dernier jour d'ouverture. Ça ressemble à un musée ... mais un musée qui coûte cher !" dit-il dépité.
Plusieurs milliers d'euros de perte en 2020, 1/3 de son chiffre d'affaires en moins et peu de solutions : pour lui, le secteur du textile n'est pas adapté à la vente en ligne. "Une robe qui est bien sur un mannequin n'est pas forcément bien sur la personne qui a envie de cette robe. Ce qui veut dire que même si on la vend directement, on a 9 chances sur 10 pour que cette robe nous revienne en échange. Donc c'est vraiment compliqué !"
Taxer le e-commerce ?
Alors, pour sauver les petits commerces, le député de la 13ème circonscription du Nord, Christian Hutin, propose une résolution pour taxer le e-commerce."Ceux qui profitent de cette crise, ceux que j'appelle les profiteurs de guerre, car le président de la République a bien parlé de guerre, doivent participer à cet effort : un fond de solidarité pour les petits commerces. Ça me parait la moindre des choses, le e-commerce ne paye déjà pas beaucoup d'impôts en France, voire pas du tout. Donc il me semble important que cette résolution soit votée par l'Assemblée Nationale."
Selon la chambre de commerce dans les Hauts-de-France, près d'un chef d'entreprise sur deux anticipe des problèmes de financement dans les mois à venir.