Le tribunal judiciaire de Strasbourg a mis en délibéré au 8 juillet 2024 sa décision sur l'avenir d'Ascométal, industrie de 800 salariés en France, actuellement en redressement judiciaire. Il n'existe actuellement plus qu'une offre de reprise, celle du Britannique Greybull après le retrait de l'offre de reprise jeudi 27 juin 2024 du Français Europlasma.
Tôt, ce vendredi 28 juin, une dépêche AFP titrée "Panique à bord chez Ascometal avant l'étude de l'offre de reprise" donnait la tonalité avant l'audience. Et pour cause, la veille, le Français Europlasma qui avait déposé une offre de reprise portant sur l'ensemble des sites d'activités et la reprise de 650 des 800 salariés venait de se désister.
Un pessimisme ambiant qui tranchait avec le ton plutôt optimiste à la mi-journée d'Arnaud Bossaert, délégué CFE-CGC salarié à Leffrinckoucke qui s'est rendu à Strasbourg : "Les feux sont aux verts à cette reprise" d'Ascométal par le Britannique Greybull, seul repreneur potentiel désormais. "L'Etat a assuré à Greybull de participer au financement de cette reprise à hauteur de 85 millions d'euros sous forme de prêts échelonnés. Et Greybull apportera 90 millions d'euros".
"Qui se souciera de nous le 8 juillet ?"
Toutefois, Yann Amadoro, délégué CGT, à l'issue de l'audience, a précisé que "le financement de Greybull n'arriverait que dans un an, ce qui veut dire que l'État doit mettre de l'argent très vite". Selon lui, la trésorerie disponible à Ascometal ne permettrait pas de poursuivre l'activité au-delà de deux semaines. "On n'est pas rassurés", a confié le responsable syndical, à deux jours du premier tour des élections législatives. "Qui se souciera de nous le 8 juillet ?", après un second tour qui pourrait rebattre les cartes politiquement, s'est-il interrogé.
"Le contexte politique n'est pas stable", a aussi déclaré Alain Hilbold, de la CFDT. "On a bon espoir que le tribunal tranche favorablement, mais il y a encore quelques zones d'ombre, notamment sur le financement", a-t-il ajouté à propos de l'offre de Greybull.
170 salariés sur le site des Dunes à Leffrinckoucke
Dès lors, il pourrait ne pas y avoir de liquidation judiciaire d'Ascométal qui emploie 170 salariés sur le site des Dunes à Leffrinckoucke près de Dunkerque. Mieux, Greybull, qui propose de reprendre la quasi-totalité des 800 salariés. Ne seraient supprimés que 23 emplois dans la holding, à Hagondange (Moselle).
Ascométal dispose d'une aciérie à Hagondange et de trois sites d'usinage et de parachèvement, à Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Étienne (dans le quartier du Marais) et Leffrinckoucke (Nord).
Le projet de Greybull prévoit d'investir dans une "voie lingot" à Hagondange, destinée à produire des lingots pour la fabrication d'obus, et de rouvrir le laminoir à Dunkerque (usine des Dunes) qui avait été fermé en 2019.
Avec AFP