Ce cimetière de Pheasant Wood à Fromelles près de Lille est tout récent, il date de 2010. Sans lui, 250 soldats australiens morts au combat auraient pu tomber dans l’oubli. Leurs tombes, leurs noms sont comme des rescapés de l’Histoire.
20 juillet 1916 au soir, après le fiasco de la bataille de Fromelles, le no man’s land est couvert de près de 8000 soldats morts ou agonisant. Certains témoins parlent de l’étal d’un boucher à ciel ouvert. Le commandement britannique refuse la trêve. Les Allemands décident alors d’enterrer, en plus de leurs propres soldats, quelques 250 soldats alliés. Ils creusent 5 fosses en lisière de cette forêt qu’ils ont baptisée the Pheasant Wood, le Bois du Faisan.
Au début des années 2000, un historien local soupçonne l’existence d’un charnier. Alertés, les Australiens décident de lancer une campagne de fouilles.
En 2009, 250 corps sont exhumés, soigneusement alignés. A l’évidence, les Allemands les avaient enterrés comme leurs propres morts.
Des objets personnels de ces soldats sont mis au jour mais surtout des prélèvements ADN comparés à ceux des descendants permettent de mettre un nom et un prénom sur 119 dépouilles.
Depuis le 19 juillet 2010, 250 soldats australiens sauvés de l’oubli reposent dans ce cimetière du bois du Faisan. La croix du Sacrifice regarde vers le champ de Bataille qui les a vu mourir et qui aurait pu les engloutir à jamais.