Construit en 1837, le "Black and White" de Petit-Fort-Philippe est la propriété de la commune de Gravelines. Même si ce phare ne sert plus de guide aux marins depuis longtemps, il va pouvoir s'offrir une cure de jouvance, grâce à d'importants travaux qui débutent cet été.
Installé sur la rive droite du chenal de l'Aa depuis plus de 150 ans, le phare domine la plaine du littoral gravelinois. Construit au cœur de hameau de Petit-Fort-Philippe, il s'est éteint pour les marins en 1979.
Aujourd'hui, du haut de ses 30 mètres, l'emblème "Noir&Blanc" de la ville montre des signes de fragilité.
Une année de travaux
Grignoté par l'air marin, les vents et le sel, le phare entame une année de travaux : "Nous allons commencer par un ravalement général" explique Xavier Vercoutre, responsable technique de la commune de Gravelines.
"Un ravalement suivi d'une remise en peinture extérieure et intérieure du "fût" qui seront associés au remplacement du vitrage de la vigie et des garde-corps du chemin de ronde."
Début du chantier cet été, avec la mise aux normes de l’édifice en termes de sécurité et d’accessibilité, car dans l’escalier en colimaçon qui mène à la lanterne du phare, la peinture s'effrite, les marches sont parfois rouillées, les pigeons et les corneilles couvent leurs progénitures en toute tranquillité.
Associées à ces travaux, la révision des menuiseries et la mise en lumière de l'édifice classé monument historique vont permettre au phare de retrouver toute sa splendeur.
Un futur musée de la vie des phares
Construit en briques recouvertes d'un enduit, le géant de Petit-Fort-Philippe s'est allumé en 1843 puis il a été électrifié en 1938. "Il n'a pas toujours été noir et blanc" précise Héléne Brazy, guide patrimoine de la ville de Gravelines. "Au début, il était tout blanc mais les marins ne le voyant plus dans la brume. Ils ont souhaité une couleur supplémentaire, ce fut le noir pour le distinguer des autres phares du littoral..."
En accord avec la direction de la Culture et du Patrimoine, le batiment du rez-de-chaussée, qui est l'ancien logement du gardien sera, lui aussi, entièrement restauré : ravalement de la façade et modernisation des 6 pièces en enfilade. Un futur espace d'exposition, doté d'une scénographie sur la vie des phares et de leurs gardiens.
"Le bâtiment sur lequel repose le phare était un vrai plus pour le quotidien des gardiens" précise Héléne Brazy en parcourant les lieux désormais vides. "Il y a avait parfois deux gardiens qui vivaient ici avec leur famille. De nombreux enfants ont grandi à l'ombre du phare et sur la plage toute proche."
Un petit paradis loin des clichés du phare exposé à la tempête et isolé du monde.
Souscription ouverte aux dons
Propriété de la commune de Gravelines depuis 2004, le conseil municipal a chiffré ce projet de rénovation à 780 000 €. "Nous allons chercher le maximum de subventions pour nous aider à réaliser ce chantier" précise le maire Bertrand Ringot. "Mais nous n’attendrons pas pour commencer les travaux !"
Grâce à la signature d’une convention entre la ville et la Fondation du Patrimoine, une souscription publique va permettre de récolter des donations, de particuliers ou d'entreprises. "Une campagne de mécénat populaire, qui va rencontrer son public" espère la commune.
Le phare est un atout touristique important, chaque année, prés de 3 500 visiteurs gravissent les 116 marches pour découvrir la plaine de l'Aa et son immense littoral.