EDF a annoncé ce mercredi que des problèmes de fabrication avaient été décelés sur trois générateurs de vapeur neufs, non encore installés, "destinés à la réalisation des chantiers de remplacement des générateurs de vapeur des réacteurs n°5 et 6 de Gravelines".
EDF avait annoncé la semaine dernière que les procédures prévues n'avaient pas été respectées par sa filiale Framatome lors d'opérations réalisées "sur certaines soudures de générateurs de vapeur", de gros composants des centrales, lors de leur fabrication.
Ce mercredi, l'opérateur indique dans un communiqué que ces problèmes de fabrication concernent "16 générateurs de vapeur (GV) installés sur six réacteurs en exploitation" : les n°3 et 4 de Blayais (Gironde), le n°3 de Bugey (Ain), le n°2 de Fessenheim (Haut-Rhin), le n°4 de Dampierre-en-Burly (Loiret) et le n°2 de Paluel (Seine-Maritime).
A Gravelines, le problème touche "trois générateurs de vapeur neufs non encore installés destinés à la réalisation des chantiers de remplacement des générateurs de vapeur des réacteurs n°5 et 6", indique EDF.
"A ce stade de l'instruction technique portant sur ces composants, EDF estime que les écarts constatés ne remettent pas en cause l'aptitude au service des matériels et ne nécessitent pas de traitement immédiat", rassure le groupe, ajoutant que sont aussi concernés des équipements destinés au futur réacteur EPR de Flamanville (Manche). EDF a déjà repris les activités du chantier de remplacement des générateurs de vapeur à Gravelines 5.
Inspection à l'usine Framatome
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a été prévenue du problème la semaine dernière, se prononcera définitivement dans quelques semaines sur ces problèmes de fabrication. Elle menait mercredi une inspection dans l'usine Framatome de Saint-Marcel (Saône-et-Loire) où ces pièces ont été fabriquées.
"On mène aujourd'hui une inspection sur le site de Framatome qui fabriquait ces équipements pour aller voir concrètement sur le terrain et au niveau de l'usine comment ce procédé était mis en oeuvre et éventuellement des informations complémentaires que l'on pourrait voir au cours de l'inspection", a indiqué Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN. L'inspection a pour but à la fois de bien comprendre l'anomalie mais aussi d'examiner les moyens mis en ouvre pour identifier les pièces concernées, "pour s'assurer qu'il n'y a pas eu de manque ou d'oubli" dans leur inventaire.
"A ce stade on considère qu'il n'y a pas matière à arrêter les réacteurs concernés", a poursuivi le responsable de l'ASN. "Pour autant le sujet doit être investigué jusqu'au bout et c'est le travail qui va être fait dans les prochaines semaines. (...) On continue aujourd'hui de recevoir des éléments d'EDF, donc on pourra se prononcer quand EDF et Framatome auront fait le tour du sujet et que nous mêmes nous aurons pu examiner l'ensemble de ces éléments".