Hôpital de Roubaix : un chirurgien soupçonné de maltraitance sur ses collègues et des patients

Dans les blocs opératoires de l'hôpital de Roubaix, un chirurgien semble semer la terreur auprès du personnel soignant depuis 2003. Les langues ont commencé à se délier fin janvier. Le conseil de l'ordre des médecins a été saisi.

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Des infirmières traitées "d'incapables", de "nulles". Des collègues à qui il tient des propos culpabilisants : "Si le patient meurt, c'est de votre faute". Des patients insultés... Les témoignages sur les agissements d'un chirurgien de l'hôpital de Roubaix en dressent un tableau peu flatteur de l'établissement. Et même grave si les faits dénoncés se vérifient. "Il s'agit de violences verbales, essentiellement des insultes, des violences physiques, des coups de pied dans les jambes, il y a aussi eu une agression un peu à caractère sexuel, il y aurait aussi eu un bistouri placé par ce chirugien sous la carotide d'une infirmière dans les blocs", énumère Frédéric De Rycker, secrétaire CGT au CHSCT de l'hôpital.

Le syndicat CGT a déjà reçu une trentaine de témoignages de ce type. Désormais, c'est le temps de l'enquête. Le conseil de l'ordre des médecins a été saisi par l'Agence régionale de Santé. Selon l'ARS, "l’établissement, en lien avec le centre national de gestion qui gère la carrière des praticiens hospitaliers, étudie également la situation et prendra les décisions en fonction des faits."

Reportage d'Hélène Tonneillier et Sébastien Gurak.

Le chirurgien en question travaille depuis 2003 à l'hôpital de Roubaix. Les langues ont commencé à se délieer depuis janvier, après une nouvelle violence à l'égard d'une infirmière. Jusque-là, le personnel avait peur des représailles. Le conseil de l'ordre des médecins a été saisi. "Il désigne un conseiller qui va analyser cette doléance, qui va faire venir les parties", explique le Dr Jean-François Rault, président du Conseil départemental de l'Ordre des Médecins (Nord) "Et là on décide s'il y a manquement ou non au code de déontologie. S'il y a manquement, la personne est déférée devant la chambre disciplinaire régionale". 

Le médecin risque alors jusqu'à la radiation. Il y aurait chaque année dans le Nord, trois à quatre affaires comme celles-ci traitées par le conseil mais il s'agit rarement de violences physiques, pour lesquelles la justice peut aussi être saisie en parallèle...

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