Le gouvernement a demandé vendredi au groupe automobile PSA de renoncer à son projet de faire venir des ouvriers polonais pour renforcer ses équipes du site d'Hordain (Nord), et de privilégier l'embauche d'intérimaires.
Les syndicats avaient dénoncé jeudi cette décision du groupe à l'issue d'un CSE. La direction avait alors indiqué qu'un "premier contingent" de 120 Polonais de l'usine de Gliwice - produisant des Opel Astra - allait arriver, puis que 150 autres les rejoindraient la semaine suivante, tous pour une mission de trois mois, logés par l'entreprise dans la région et payés selon la convention collective française du secteur.
Les ministres du travail et de l'Economie, "Muriel Pénicaud et Bruno Le Maire, ont demandé à PSA de renoncer à cette opération et d'embaucher en priorité les intérimaires", a indiqué vendredi le ministère du Travail. "Dans la situation actuelle, les entreprises doivent tout faire pour protéger l'emploi en France", a-t-on ajouté de même source.
Plus tôt dans la journée, PSA avait expliqué sa décision de faire appel à ses salariés polonais en expliquant que la "crise économique brutale" générée par l'épidémie de Covid-19 "nécessite de réagir avec agilité et efficience, afin d'assurer la pérennité du groupe PSA".
"La responsabilité de la direction de l'entreprise est de trouver des solutions pour donner de l'activité aux salariés du groupe", et "les mobilités temporaires entre sites s'inscrivent dans la logique de "solidarité industrielle" pour des salariés dont le coeur de métier est la fabrication de véhicules", a-t-elle expliqué.
"Cela répond à une logique économique qu'on peut comprendre mais une entreprise a aussi une responsabilité sociale (...) et le rapport entre la logique économique
et la logique sociale doit être équilibrée", a réagi Franck Don, de la CFTC (4e syndicat chez PSA).