Ancien adjoint du Losc, Jorge Maciel a été nommé coach principal du VAFC. À trois semaines de la reprise de la Ligue 2, le Portugais se confie en longueur sur sa vision du football et ses ambitions pour la saison prochaine, dans un club en pleine mutation.
Ces quatre dernières années, c'était un homme de l'ombre du Losc. Jorge Maciel évoluait comme adjoint de Christophe Galtier, Jocelyn Gourvennec et Jose Fonseca. Le Portugais de 37 ans, qui n'a jamais été entraîneur principal d'une équipe sénior, va désormais enfiler le costume de numéro 1 à Valenciennes et les responsabilités inhérentes.
Une nomination, officialisée le 5 juillet dernier, qui s'inscrit dans un contexte de changement profond au sein du VAFC. Outre son nouveau coach, le club nordiste devrait être vendu au fond d'investissement Sport Républic. Une société danoise basée à Londres, actionnaire majoritaire du club de football anglais Southampton FC (80 %) et du club de football turc Göztepe S.K.
Avant la reprise de la Ligue 2, le 5 août prochain, contre Auxerre, Jorge Maciel s'est confié longuement au micro de France 3 Nord Pas-de-Calais. Sans langue de bois, dans un très bon Français, il parle de sa vision du jeu, de son amour du football et des défis qui l'attendent.
C'est un moment important pour l'histoire du club et pour vous, comment le vivez-vous ?
C'est un point de mutation pour tout le monde. Personnellement, c'est un changement dans mon rôle. Pour le club, c'est un nouveau challenge. Avec ces changements, on veut essayer de changer la mentalité des joueurs, pour aller chercher des choses plus intéressantes.
On veut un changement, mais qu'il se fasse de la meilleure façon. Pour cela, il faut que tout le monde apporte des choses, pour grandir. Soit avec le club, soit ailleurs. Il faut qu'on cherche quelque chose de plus, pour faire grandir tout le monde, pour faire grandir le club.
Après avoir été coach adjoint, c'était un objectif de devenir entraîneur principal ?
Non, ce n'était pas quelque chose que j'ai cherché. Quand j'étais à Benfica, j'étais entraîneur principal (NDLR : des U19 et U23), et quand je suis venu à Lille c'était pour une fonction d'assistant. Cela ne m'a pas posé de problème. Je pense que le plus important dans le football, pour moi, c'est d'avoir la passion. Avoir un contexte dans lequel tu peux être joyeux. Il y a deux mois, je ne me disais pas qu'il fallait que je sois absolument entraîneur principal.
Qu'est-ce qui vous a motivé dans ce projet ?
Déjà, la façon dont les choses sont présentées. Je connais le parcours du groupe, la façon dont il travaille. Comment les choses marchent, quelles sont les ambitions, quel est le chemin. C'est vraiment un projet avec des choses bien cadrées. Je suis dans un groupe qui a un savoir-faire, et ça protège beaucoup pour une première expérience. Ca peut aider dans le recrutement, dans l'organisation du staff, dans le jeu... Je suis presque un adjoint d'une structure plus grande. Cela apporte de la sécurité dans le travail.
"Comme je l'ai déjà dit, le club est un géant qui est un peu endormi."
Puis le club, c'est, comme je l'ai déjà dit, un géant qui est un peu endormi. On sait qu'il y a de la passion. Des supporters viennent tous les jours aux entrainements. On a l'admiration des supporters, maintenant il faut donner quelque chose qui créé de l'enthousiasme et une sensation de fierté et d'orgueil. Cela, c'est notre responsabilité. Tout cela m'a fait dire que c'était le bon moment de partir.
Aussi, j'ai senti après quatre années à Lille que j'avais besoin d'un contexte et d'un défi différent. Ici, le défi est intéressant.
Quelles sont vos ambitions pour la saison à venir ?
D'un point de vu personnel, c'est d'abord de faire un travail très stable à Valenciennes. Puis, créer une identité très forte en tant que club. Que tout le monde sache que lorsque c'est Valenciennes qui joue, tu le reconnais. Cela, c'est l'ambition à court terme.
"Je ne vends pas du rêve."
Après, c'est faire une saison stable en Ligue 2, pour ensuite préparer la saison prochaine avec un peu plus d'ambition. Il faut être conscient que la première année, c'est toujours la plus dure. Il faut avoir du calme et de la patience. Garder la tête froide.
Pas d'objectif de montée ?
On verra plus tard, ça ne sera pas tout de suite je pense. Même si ça peut arriver. Mais moi je ne vends pas du rêve. On est a trois semaines du premier match officiel, on a encore beaucoup de travail à faire sur l'effectif, la culture du club, le travail sur le terrain...
L'année dernière, il y avait quatre clubs qui jouaient la Ligue 1. Il y a des clubs historiques comme Saint-Etienne, Sochaux (NDLR finalement relégué en National), Bordeaux... Qui ont aussi une responsabilité.
Prévoyez-vous beaucoup d'arrivées au mercato ?
Oui. il faut apporter plus de qualité et de nombre au club. A certains postes, on n'a même pas de joueur, comme au poste de latéral gauche par exemple. Il nous faut au minimum six joueurs.
Sur les joueurs qui arriveront, on ne doit pas avoir de doute. On doit savoir ce qu'ils nous apporteront. Ils doivent permettre de développer les jeunes qui sont là ou bien s'appuyer sur les anciens qui connaissent déjà le club. La diversité, c'est la clé de la réussite dans le football. Mettre des joueurs avec des parcours et visions différents dans le même chemin, c'est cela le défi d'un entraîneur.
Avec Yann Fossurier