La conférence nationale du parti communiste a voté. Fabien Roussel, secrétaire national parti depuis 2018, est élu avec plus de 73,5% des voix. "Je demande aux autres forces de gauche et aux écologistes de respecter notre choix", a déclaré le nouveau candidat à l’élection présidentielle.
Il le sait, le pari est risqué. En 2002, Marie-George Buffet, qui portait alors les couleurs du parti communiste, avait obtenu 1,93% des voix. Le parti avait renoncé aux deux élections présidentielles suivantes, en 2012 et 2017, se rangeant derrière Jean-Luc Mélenchon (LFI). Mais Fabien Roussel le promet : "j’irai jusqu’au bout."
"Nous sommes encore bien implantés dans notre région et en France. Nous avons cette rage dans le cœur de dire, c'est fini. Nous voulons réindustrialiser notre pays, nous voulons pouvoir vivre dignement avec un travail, un salaire à temps plein. On veut un SMIC à 1500 euros net tout de suite, parce que ce sont les conditions pour pouvoir vivre dignement et élever correctement nos enfants. Et on veut voir nos retraites augmenter. Vous voyez, il y a de quoi faire dans notre pays qui a tant de richesses", a-t-il déclaré dimanche soir sur notre antenne.
Le député du Nord et nouveau candidat rappelle ainsi que : "la meilleure façon de défendre ses idées d’être entendu […] c’est d’être présent à la présidentielle."
"Aller chercher des gens qui n'y croient plus"
Pas question, donc, de céder aux pressions en interne. Les 200 cadres et militants qui avaient récemment mis en garde, dans une lettre publique, contre la multiplicité des candidatures, devront se plier au vote de la majorité. Pas question non plus, de répondre aux mains tendues de La France Insoumise. "Nous voulons justement bâtir un nouveau projet de société, se défend Fabien Roussel. Ce que je souhaite porter avec ma candidature, ce n'est pas de soustraire mais c'est d'additionner. Aller chercher des gens qui n'y croient plus, notamment des abstentionnistes."
Aujourd’hui, le PCF ne compte plus que 25 parlementaires et ne dirige qu’un seul département (le Val-de-Marne) mais Fabien Roussel est confiant, déterminé à "permettre au PCF de jouer pleinement son rôle dans le pays."
Les militants du parti auront à se prononcer le 9 mai prochain.