Le fabricant de meubles Demeyere, basé à Pérenchies, en périphérie de Lille, a obtenu, ce mercredi 1er juillet un prêt garanti par l'Etat de 30 millions d'euros. Une aide qui met fin, pour un temps, aux doutes de près de 900 salariés.
Le fabricant de meubles Demeyere, en difficulté après la crise du coronavirus, a obtenu, ce mercredi 1er juillet, un prêt garanti par l'Etat (PGE) de 30 millions d'euros. Une nouvelle qui rassure l'entreprise familiale basée à Pérenchies, en périphérie de Lille, et qui écarte à court terme la menace d'un plan social.
"Un accord a été trouvé mardi soir avec les créanciers, sans conditions de versement. (...) Il va permettre à l'entreprise de redémarrer et relancer sa production, qui avait été très fortement ralentie", a indiqué à l'AFP le ministère de l'Économie et des Finances
L'entreprise, qui emploie plus de 850 salariés en France, rencontrait déjà des difficultés avant l'épidémie de coronavirus, mais la crise "a rajouté une couche de difficultés importante", selon Bercy.
Totalement à l'arrêt depuis le 17 mars, la production "a repris à la mi-juin, mais seulement à hauteur de 30%. La trésorerie était dans le rouge et n'était pas suffisante pour reprendre totalement", a expliqué le délégué CFDT Thierry Dumont, également secrétaire du CSE.
Un mois d'attente
"Pourtant, le carnet de commandes est archi-plein !", a-t-il ajouté. "La direction a donc sollicité mi-mai ce prêt garanti par l'État et nous a expliqué que, sans cela, il y avait un risque de plan social à l'été car on n'aurait plus la trésorerie pour assurer la commande des matières premières et les salaires", a dit M. Dumont, précisant qu'à ce jour, "la moitié des salariés environ restaient au chômage partiel".Près de 200 salariés avaient manifesté, mardi 30 juin, leur inquiétude et leur colère devant les sièges lillois des quatre banques partenaires de l'entreprise. Tous voulaient mettre fin à l'hésitation des banques à accorder ce prêt plus d'un mois après la demande.
"Nous nous félicitons de l'accord conclu et remercions les parties prenantes", a salué Bercy, qui a jugé ce temps de négociation "classique". Le ministère a notamment rappelé les "difficultés préexistantes" de l'entreprise, les "enjeux liés à la filière ameublement" ou encore les difficultés rencontrées par Conforama, l'un des clients de Demeyere, qui doit être racheté par But.
Si "une étape importante est franchie", le dossier "ne s'arrête pas là", a ajouté Bercy : "il faut désormais que l'entreprise délivre sa stratégie". "Il faudra rembourser la dette, il y aura des questions d'équilibre financier à trouver dans les mois et années qui viennent, un besoin de renforcer les fonds propres et de s'adosser à un partenaire industriel ou financier", a-t-on précisé.