Le 21 mars dernier, Patrick Geenens a annoncé qu'il démissionnait de son fauteuil de maire de Ronchin, dans la métropole lilloise. Quelques jours plus tôt, le conseil municipal avait rejeté son projet de budget. Alors qu'un nouveau maire doit être désigné ce jeudi, certains élus d'opposition réclament la tenue d'élections municipales anticipées.
C'est un conseil municipal exceptionnel que vont vivre les élus de la ville de Ronchin ce jeudi 4 mai au soir. Un mois et demi après la démission du socialiste Patrick Geenens du poste de maire, les 33 conseillers municipaux restants doivent désigner son successeur. Son ancien premier adjoint, Jean-Michel Lemoisne, se porte candidat : "Notre équipe a été élue en 2020 avec un programme que je souhaite continuer à appliquer."
J'ai rencontré les différents groupes d'opposition car j'ai la volonté de gouverner en collaboration avec eux, de les associer de façon plus intensive aux prises de décision pour parvenir à des consensus
Jean-Michel Lemoisne, 1er adjoint à la mairie de RonchinFrance 3 Hauts-de-France
Seulement voilà, le budget présenté par cette même équipe en mars dernier a été rejeté à 17 voix contre 16, après la dissidence d'une dizaine d'élus, poussant alors Patrick Geenens à quitter son siège de maire. "J’ai conscience que notre majorité, désormais, est relative", explique Jean-Michel Lemoisne. "J'ai donc rencontré les différents groupes d'opposition car j'ai la volonté de gouverner en collaboration avec eux, de les associer de façon plus intensive aux prises de décision pour parvenir à des consensus."
"C'est au peuple de décider"
Insuffisant, répondent plusieurs élus d'opposition, à commencer par ceux de La France insoumise, qui appellent à la tenue d'élections municipales anticipées dans la commune : "L'équipe actuelle qui entend continuer à diriger la ville souffre d'un gros problème de légitimité", affirme Jean-François Pyl, élu LFI à Ronchin. "Ils ne tiendront pas trois ans avec cette majorité affaiblie. Comme on est à mi-mandat, il nous paraît légitime de demander aux habitants de se prononcer de nouveau dans les urnes."
On ne peut pas se contenter d’arrangements de coins de table et de négociations au coup par coup sur chaque mesure à prendre pour la commune.
Ugo Bernalicis, député LFI du NordFrance 3 Hauts-de-France
Un appel à la démission globale du conseil municipal soutenu par le député LFI de la circonscription, Ugo Bernalicis : "C'est au peuple de décider qui sera le nouveau maire, il faut rebattre les cartes et repartir sur de bonnes bases. On ne peut pas se contenter d’arrangements de coins de table et de négociations au coup par coup sur chaque mesure à prendre pour la commune. Cela va mener à des situations de blocage et ce n’est pas souhaitable pour les Ronchinois et les Ronchinoises."
Un résultat plus qu'incertain
Ce jeudi soir, les élus LFI de Ronchin pourraient donc choisir de soutenir la candidature de Damien Kebdani, un des dissidents de la majorité, "mais à la seule condition qu'il s'engage à provoquer de nouvelles élections d'ici fin 2023", prévient Jean-François Pyl.
Le résultat du conseil municipal de ce jeudi 4 mai est donc plus qu'incertain. Pour Jean-François Pyl, "la désignation du nouveau maire va se jouer à une ou deux voix près".