Médiacités dévoile ce vendredi le rapport de la Chambre régional des comptes sur le déménagement de la Métropole Européenne de Lille dans le "Biotope".
Trop cher le nouveau siège de la MEL (Métropole Européenne de Lille) ? Le biotope, c'est son nom, qui doit abriter, entre l’Hôtel de Région et le Grand Palais, dans les prochaines années, les 1800 agents de la collectivité locale ne plait visiblement pas à la Chambre régionale des Comptes.
"La location du Biotope représente un surcoût de 41,7 millions d’euros sur une durée de 36 ans" par rapport à la construction d’une tour sur le site actuel de la rue du Ballon, explique la CRC citée par Médiacités dans un rapport publié en partie ce vendredi. Dans ce projet de déménagement, la MEL deviendra locataire (le bâtiment appartient au Crédit Mutuel Nord-Europe) alors qu'elle est actuellement propriétaire rue du Ballon. Coût total sur 18 ans : près de 150 millions d'euros, pour 30 000 m² sur sept étages.
[Info Mediacités] Un rapport confidentiel de la Chambre régionale des comptes tire à boulets rouges sur le transfert du siège de la Métropole européenne de #Lille dans l'immeuble du #Biotope. Il évoque notamment un surcoût de 41,7 millions d'euros #MELhttps://t.co/xBAA5fMGIe
— Mediacités (@Mediacites) January 17, 2020
Une somme encore incertaine selon la CRC qui pointe des dépassements possibles, liés à des clauses juridiques. "La location du Biotope est financièrement plus onéreuse", résume la CRC qui affirme également que le choix s'est fait dans la précipitation "sur la base d’études financières insuffisantes". En clair, selon le rapport, il aurait été moins onéreux, à long terme, de reconstruire une nouvelle tour rue du Ballon, comme prévu en 2016.
"Objectivement, c’est le plus beau bâtiment..."
Par ailleurs, Médiacités point également le doute déjà émis plusieurs fois par les représentants du personnel sur la capacité d'accueil du Biotope. Il était prévu pour recevoir 900 salariés de l'Agence du médicament. Finalement, 1400 personnes vont y déménager en mars. Et un nouveau bâtiment doit être construit pour loger les 400 agents restants. Les syndicats contestent également le choix d’une organisation en « open space ».
Damien Castelain, pdt de la MEL, a répondu à la CRC, estimant qu'en choissisant d'évaluer le coût sur 36 ans (durée de vie adminsitrative d'un bâtiment), la Chambre a fait des mauvais calculs : « En définitive, la Chambre [régionale des comptes] n’évalue pas le projet que met en œuvre la MEL, mais un projet fictif ».
« Objectivement, c’est le plus beau bâtiment, le plus fonctionnel au nord de Paris (…) C’est quelque chose qui économiquement, fonctionnellement, au niveau des conditions de travail, écologiquement, va répondre à toutes les attentes », affirme également Alain Bernard, vice-président chargé des finances à la MEL.
Le rapport de la Chambre régionale des Comptes a été bouclé en novembre dernier mais il n'a pas été rendu public, à cause des élections municipales de mars 2020. Le site d'investigations locales Médiacités a choisi d'en dévoiler le contenu, le jugeant d'intérêt public : "Les électeurs doivent savoir si l’argent public a été – ou non – bien employé par leurs représentants", écrit Jacques Trentesaux, le rédacteur en chef de Médiacités.