Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde ce lundi, un millier de militants LFI et NUPES exigent l'exclusion définitive du député du Nord Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales.
"L’exigence d’exemplarité pèse sur les représentantes et représentants politiques. Un homme qui a commis des violences physiques sexistes ne peut rester député d’un mouvement affirmant être féministe. Nous demandons par ailleurs l’exclusion d’Adrien Quatennens du groupe LFI-Nupes, et sa démission de l’Assemblée nationale."
Voici ce qu'on peut lire depuis ce lundi dans une tribune du journal Le Monde signée par plus d'un millier de militants LFI et de la Nupes. Ils y dénoncent, entre autres, la décision du mouvement de n'exclure que temporairement de son groupe parlementaire le député du Nord Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales.
Radié temporairement
Mardi 13 décembre, l'ex-numéro deux de La France insoumise Adrien Quatennens avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal de Lille. Il comparaissait dans une procédure de "plaider-coupable" pour des "violences" sur son épouse, ainsi que des SMS malveillants répétés dans le cadre de leur séparation.
Suite à cette condamnation, le groupe parlementaire LFI-Nupes avait pris la décision de le radier temporairement.
"Considérant qu'Adrien Quatennens est d'ores et déjà mis en retrait de son activité parlementaire depuis 3 mois, nous avons pris la décision de le suspendre de notre groupe, selon les modalités suivantes : radiation temporaire du groupe parlementaire LFI-Nupes pour une durée de 4 mois à compter d'aujourd'hui et jusqu'au 13 avril 2023."
Une décision qui avait provoqué un vif mécontentement chez certain.e.s militant.e.s.
"Cette décision indigne a provoqué un mouvement de contestation au sein des groupes d’action de LFI, notamment auprès des jeunes (...) Des critiques ont également été émises par des députés Nupes, non seulement vis-à-vis de la décision prise par la direction de LFI, mais également à la suite des propos tenus par M. Quatennens, lors de ses interviews sur BFM-TV et dans La Voix du Nord" précise la tribune.
Un "système vertical" dénoncé
Derrière l'affaire Quatennens, c'est la gestion du parti qui est remise en cause. Les signataires dénoncent "un système vertical privilégiant la protection des cadres dirigeants aux dépens de la base militante et des programmes (...) Nous ne pouvons accepter cette trahison du programme L'Avenir en commun et de celui de la Nupes'" et demandent "une démocratie interne plus juste où les représentants seront nommés et légitimés par les militant-e-s et non pas essentiellement par le cercle restreint par le bureau national".
En réaction, depuis quelques jours, certains membres de LFI sont en grève militante. C'est le cas de Guewen Ledhuy, co-animateur des Insoumis.es de Valenciennes, "nous sommes en grève depuis le 16 décembre dernier et la prise de parole d'Adrien Quatennens. En réponse, nous avons reçu des insultes de la part de certains camarades à cause de notre position. il y a un clivage générationnel...Il y a des combats sociaux à mener ces prochains mois, ce n'est pas en s'insultant entre nous qu'on va pouvoir peser dans le débat".
Pour Nicolas Heyn, militant chargé des relations presse pour LFI à Lille, cette tribune est "une tribune parmi d'autres. Cela ne change pas notre position. C'est en revanche normal que les gens s'expriment, ce qu'on aimerait, c'est qu'on trouve un apaisement dans le mouvement et que cela se fasse en bonne intelligence." Le militant ajoute que "beaucoup de militants sont lassés de cette guerre sur les réseaux" estimant que le parti doit "se concentrer sur les prochaines échéances, à savoir la marche des retraites du 21 janvier".