Les cheminots sont dans la rue jeudi, notamment à Lille, pour mettre "sous pression" le gouvernement à quatre jours d'un rendez-vous avec Édouard Philippe à Matignon, alors que le mouvement de grève contre la réforme ferroviaire, débuté il y a un mois, semble marquer le pas.
"On n'est pas contre une réforme mais on est contre cette réforme", a déclaré David Rotolo (CGT) à Lille, où 100 à 500 manifestants (selon la police et la CGT) se sont rassemblés devant la préfecture, avant de défiler dans le centre-ville.
Environ 250 cheminots réunis place de la République à #Lille, ce jeudi matin, avant une rencontre à la préfecture. Au menu: le retrait de la réforme de la SNCF, et la défense du fret ferroviaire régional. pic.twitter.com/AxAWAVtrqH
— Arnaud Dufresne (@VdnAdufresne) May 3, 2018
Après "l'ouverture à la concurrence" dans le fret, "il y a eu une chute de 33% en parts de marché et c'est le camion qui a gagné", a-t-il dit, prédisant un scénario identique dans le transport de passagers.
Rassemblement en soutien aux cheminots mobilisés à #Lille contre la casse du service public. Le droit de grève est constitutionnel. La direction de la @SNCF n'est pas au dessus de la Constitution et ne doit pas chercher à entraver la mobilisation de manière illégale #sncfgreve pic.twitter.com/8qEhrOB6vd
— Samy Olivier (@Samy_Olivier) May 3, 2018
A Paris, plusieurs centaines de cheminots avaient commencé à se rassembler en début d'après-midi devant l'École militaire, à l'appel de leurs fédérations CGT, Unsa, SUD, CFDT, FO, qui seront toutes reçues lundi tour à tour par le Premier ministre.
Quid de la mobilisation ?
"La mobilisation par la grève et dans les AG doit s'amplifier afin de mettre le gouvernement sous pression", a prévenu la CGT-Cheminots dans un tract, tandis que SNCF et gouvernement constatent un essoufflement du mouvement.
Pourtant, 18,15% des agents SNCF étaient en grève jeudi matin, contre 17,87% le 24 avril (précédente journée de grève en semaine), selon les chiffres de la direction. Les conducteurs et aiguilleurs, en grève à 56,7% et 24,74% respectivement, sont cependant moins mobilisés qu'à cette date.
La mobilisation des contrôleurs est stable, à 53,1%. Même s'il y a "des hauts et des bas", la grève est "installée" et "se maintient à un haut niveau", a commenté jeudi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.