Des chercheurs de Lille ont mis au point un nouveau traitement contre la maladie de Parkinson, qui ne permet pas de guérir, mais de limiter les symptômes. À l'essai sur un petit échantillon de patients, les résultats sont prometteurs. Catherine, malade depuis cinq ans, témoigne.
Au CHU de Lille, un groupe de chercheurs est à l'origine d'un traitement novateur pour faciliter le quotidien des malades de Parkinson, nommé DIVE, qui fonctionne déjà sur plusieurs de leurs patients.
Parmi eux, Catherine Thetten, malade depuis cinq ans. Elle s'est lassée des traitements médicamenteux qui n'avaient plus d'effet sur elle.
Caractérisée par une lenteur dans l’exécution des mouvements, une rigidité musculaire et des tremblements au repos, la maladie de Parkinson est due à un déficit en dopamine dans certaines parties du cerveau. Elle est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente, après la maladie d’Alzheimer.
En France, on dénombre 272 500 malades, tandis que 25 000 nouveaux cas se déclarent chaque année. Aujourd'hui, le principal traitement est médicamenteux, sous forme de gélules à prendre plusieurs fois par jour. Mais "il faut y penser, à prendre sa gélule toutes les deux heures", souffle Catherine.
Une progression qui relève du "miracle"
Catherine a entamé il y a deux ans le parcours d'essai clinique pensé par le CHU de Lille. Depuis, elle ne subit plus les effets secondaires liés aux médicaments et a retrouvé une partie de sa mobilité, une progression qui relève du "miracle". Elle se souvient : "Quand vous ne savez plus avancer, que vous n'osez plus descendre parce qu’il y a des marches, que pour aller jusqu'à la poste, et ce n'est pas très loin, c'est toute une expédition, là, c'est un miracle !"
Ces facultés retrouvées, elle les doit à une petite pompe intégrée à son corps et reliée à un cathéter implanté dans son cerveau, qui lui injecte de la A-dopamine, une forme de la molécule fabriquée et stockée sans oxygène. Grâce à ce fonctionnement, la dopamine circule de façon plus efficace et plus ciblée vers la zone cérébrale responsable de la maladie.
"La pompe permet un rythme d'administration continu et adapté aux étapes de la journée : c'est plus dense le matin et dans la journée, puis en baisse le soir", détaille Caroline Moreau, neurologue au CHU de Lille, porteuse de l'essai. Cette diffusion, petit à petit, est facilitée par la forme spéciale du cathéter, équipé de petits trous.
Déjà testé sur douze patients à Lille, le traitement a fonctionné pour neuf d'entre eux. Pour pouvoir le rendre accessible au plus grand nombre, l'expérience doit être menée sur au moins 170 patients.
Les chercheurs s'appuient sur le lancement d'une entreprise baptisée InBrain Pharma pour récolter les fonds dont ils ont besoin pour lancer la prochaine phase de leur essai et confirmer leurs résultats.
Avec Alice Rougerie et Jean-Marc Vasco.