Des militants et militantes de Nous Toutes se sont affichés dans le centre-ville de Lille avec des pancartes sur lesquelles des témoignages de victimes d'agressions sexuelles et de viols étaient peints. L'objectif : sensibiliser le grand public.
"Ça a duré 1 mois. J’avais 14 ans, lui 19. C’était mon cousin". Sur la Grand Place de Lille, au milieu des passants qui flânent de boutique en boutique, et à deux pas de la longue file d’attente formée devant le Furet du Nord pour les dédicaces d’un jeune écrivain belge à succès, les militantes de Nous Toutes veulent marquer les esprits.
Sur la trentaine de pancartes tenues par des femmes et quelques hommes sont inscrits à la peinture blanche et violette des témoignages de victimes d’agressions sexuelles et de viols. Ces bénévoles portent à la vue de tous les horreurs subies par des femmes qui ont accepté de raconter leur histoire.
Toutes ces pancartes sont terribles et nous sommes là pour obliger les passants à voir et à croire ces témoignages.
Blandine Cuvillier, présidente de Nous Toutes Lille
"La société ferme les yeux face aux violences sexistes et sexuelles et nous sommes là aujourd’hui pour visibiliser ces témoignages, pour littéralement les porter sur l’espace public", explique Blandine Cuvillier, présidente de Nous Toutes Lille.
Des messages qui semble-t-il ont un impact sur les Lillois qui s’arrêtent, photographient la mobilisation et prennent le temps de lire les messages difficilement supportables. "Il me répétait que c’était de ma faute quand il m’a violé, et j’y ai cru", peut-on lire sur une des pancartes.
"Je te crois"
Après quelques minutes immobiles, les manifestantes ont scandé en cœur des slogans, dont le désormais célèbre "je te crois".
Au-delà de cette action, une grande manifestation aura lieu à 14 heures le samedi 11 mars 2023 au départ de la place du Théâtre devant l’Opéra de Lille, soit trois jours après la journée internationale des droits des femmes.
Blandine Cuvillier tient toutefois à rappeler qu’il ne faut pas attendre le 8 mars pour se mobiliser. "Cette action s’inscrit dans notre lutte au quotidien contre les violences sexistes et sexuelles, car les violences sexistes et sexuelles ne s’arrêtent jamais, et notre combat non plus". En France, en 2020, on estime que moins d'1% des viols déclarés font l'objet d'un condamnation.