Le Windsor, une institution lilloise de la nuit, risque l'expulsion

Le Windsor pourrait devoir quitter ses locaux prochainement. Depuis 25 ans, le bar était abrité à côté de l'hôtel Bellevue à Lille. Hôtel qui souhaite désormais s'agrandir. L'affaire est devant la justice.

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Une institution lilloise en plein bras de fer judiciaire. Le bar à cocktail Le Windsor pourrait prochainement être expulsé de ses locaux historiques. En cause : un conflit avec le propriétaire des lieux.

Ce propriétaire, c'est la société lilloise d'investissement hôtelier (SLIH). Implanté à Rouen, Lille ou encore Le Touquet, ce groupe indépendant détient sept établissements de prestige comme l'Hermitage gantois, le Couvent des minimes... ou encore l'Hôtel Bellevue. C'est avec ce dernier établissement qu'est né le litige.

Deux voisins historiques

Car, dans la rue Jean Roisin de Lille, Le Windsor et l'Hôtel Bellevue sont voisins. 25 ans que cela dure. "Un quart de siècles quand même", s'exclame Gauthier Castelain, gérant du Windsor. Or, désormais, le Bellevue veut se transformer. Pour cela, il a besoin de pousser les murs et de récupérer de la surface.

 

"Nous, on souhaite que ça se passe bien", tempère Sébastien Restagno, directeur du développement commercial de la société lilloise d'investissement hôtelier. "On veut récupérer ce local pour que notre hôtel soit le plus beau possible. Un hôtel qui a des chambres sur la Grand Place… C'est une façon de rendre la ville plus attractive".

"David contre Goliath", s'indigne les soutiens du Windsor. Une page est née sur facebook dans le but de sauver le bar. Elle compte 5000 followers. On y lit les habitudes et l'attachement des fidèles. "Notre QG, notre bar, là où on se raconte tout. Non, non… impossible… Il ne peut pas fermer", regrette une internaute. "Nous avons encore plein de choses à y vivre et à boire !", renchérit une autre. Les messages "Je suis Windsor" se multiplient.

Un combat devant la justice

Ces fidèles, Gauthier Castelain en est fier. "Ce sont deux générations de clients. Une clientèle diversifiée avec des tranches d'âge différentes. Je me considère plus comme un artisan que comme un commerçant", précise-t-il. Ce bar, ces murs sont ses outils de travail. Il y a mis toute son âme. Alors, il se bat.

Une bataille judiciaire complexe… et technique. Au cœur du dossier : un contrat de location-gérance signé il y a 25 ans avec la SLIH. Or, le fonds de commerce n'existait pas encore à l'époque. "J'aurais dû signer un bail commercial classique". Selon Gauthier Castelain et son avocate, la faille est là et ils comptent bien l'utiliser.

Débouté devant le tribunal de commerce, le gérant du Windsor a porté l'affaire au tribunal judiciaire de Lille. Il réclame la reconnaissance de son fonds de commerce. Une forme de légitimité qui lui permettrait d'obtenir le versement d'une compensation… et de rebondir ailleurs. "Nous ne commentons pas le fonds de l'affaire", avance prudemment le directeur du développement de la SLIH.

La décision devrait être rendue le 7 octobre. Mais Gauthier Castelain craint une expulsion d'ici là. Il conclut : "Si je perds le 7 octobre, je m'incline. Mais tant que la procédure continue, une expulsion serait injuste".

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