Les enseignants de sciences politiques de Lille 2 refusent de constituer une commission pour sélectionner les candidats dans le cadre de Parcoursup. Pour eux, analyser 2345 lettres de motivation correctement est tout simplement mission impossible.
2345 dossiers. Autant de lignes sur un tableur. Derrière chaque ligne : l'espoir d'un lycéen d'entrer à l'université de Lille.Ces professeurs de sciences politiques ont pour mission d'en retenir 600, c'est-à-dire un dossier sur 4 pour la rentrée prochaine. Une mission impossible selon eux. "Cette évaluation qualitative est strictement impossible", explique Nathalie Ethuin, responsable de la filière sciences politiques. "Comment fait-on pour traiter, ne serait-ce que 2345 lettres de motivation si on veut vraiment prendre les lycéens et les étudiants au sérieux ?"
Ils ont rapidement fait le calcul : il faudrait passer uniquement 30 secondes sur chaque dossier. Ils refusent donc de constituer une commission pour examiner les candidatures et rejettent Parcoursup.
En STAPS, ça passe
La filière STAPS, elle, voit plutôt l'outil d'un bon oeil. Elle qui forme les futurs professeurs de sport accepte de laisser l'ordinateur via un algorithme faire un premier tri.
L'année dernière déjà, les candidats y avaient été tirés au sort. Cette année, 1 élève sur 5 sera sélectionné, sur dossier. "Évidemment le système est perfectible", précise Guillaume Penel, doyen de la faculté des sciences du sport et de l'éducation physique. "Mais il nous semble pour nous moins injuste et beaucoup plus responsable que ne l'était APB avec l'aléatoire. On était quand même dans une situation où des gens entraient en STAPS sans être véritablement sportif."
On ne sait pas encore si les professeurs récalcitrants seront sanctionnés. Les lycéens, eux, recevront leurs premières réponses le 22 mai prochain.