Se joignant à leurs collègues partout en France, environ deux cents policiers se sont rassemblés hier soir Place de la République pour faire entendre leurs voix et réclamer l'amélioration de leurs conditions de travail.
Ils étaient plus de 200 hier, sur la place de la République à Lille. Silencieux, d’abord, en soutien aux policiers violemment agressés dans la banlieue parisienne de Vitry-Châtillon. Leurs véhicules avaient été la cible de cocktails molotov. Les policiers dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail, et expriment à travers leurs témoignages la peur au quotidien.
Pancarte portée par l'un des policier présents au rassemblement de Lille
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"Vous savez, y’a pas si longtemps que ça j’suis rentré du travail avec un bandeau sur la tête", témoigne anonymement l’un d’entre eux, qui a reçu un coup de bouteille sur le crâne dans l’exercice de ses fonctions.
Des pompiers, des agents de sécurité mais aussi des travailleurs hospitaliers, étaient venus les soutenir. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a quant à lui promis une enveloppe de 250 millions d'euros et de nouveaux équipements. Des déclarations qui n’ont pas convaincu les manifestants. "On nous fait croire que c’est des mesures nouvelles alors qu’en fait elles étaient déjà décidées" explique Sébastien Delbaert, capitaine de police. Si aucune autre mesure n’est annoncée, les policiers prévoient d’autres rassemblements indépendants de leurs syndicats.
Défiance mutuelle
Le sentiment de défiance mutuelle entre citoyens et policiers ne semble pas s’apaiser. En septembre, le groupe Défense collective a saisi le défenseur des droits Jacques Toubon pour soixante-six cas de violences policières supposées en marge des manifestations contre la Loi Travail. Déjà en 2013, une enquête menée dans la région de Lyon et de Grenoble montrait que 40% des jeunes considéraient l’attitude de la police comme "agressive et raciste".