Un succès probant puis deux défaites inquiétantes : le LOSC de Marcelo Bielsa souffle le chaud et le froid depuis le début de la saison et doit se reprendre dimanche à Angers (17h) pour ne pas sombrer dans la déprime.
Après un premier match prometteur contre Nantes (3-0), Lille a en enchaîné deux revers face à des équipes supposées inférieures, à Strasbourg (0-3), un promu, puis à domicile face à Caen (0-2), qui avait lutté pour le maintien la saison écoulée. Bielsa endosse l'entière responsabilité : "Pour moi, celui qui commande est celui qui est responsable (...) Tous les secteurs du club sont de haut niveau. Comment pourrais-je détourner la responsabilité sur quelqu'un d'autre ?" Pourtant, sur le terrain, ce sont bien les joueurs qui ont affiché de sérieuses lacunes. Etat des lieux.
Défense instable
Le système de jeu en 3-4-3, avec trois défenseurs centraux, est inédit pour les joueurs lillois et malgré une préparation encourageante, ils ne l'ont pas encore totalement assimilé. Dès que le ballon est perdu en phase offensive, les adversaires bénéficient souvent de boulevards sur les couloirs. Le repli défensif des milieux est parfois défaillant et le joueur qui évolue au poste de sentinelle est souvent livré à lui-même.
Bien que Bielsa affirme que deux mois de travail sont suffisants pour intégrer son style de jeu, il semble évident que la défense lilloise est encore loin d'être sereine, d'autant qu'elle s'obstine à relancer proprement même quand elle est sous pression. Toutefois, le technicien argentin n'est pas disposé à renier ses principes. "Mes défenseurs ne transmettent pas au gardien pour qu'il dégage loin devant car je crois à un style différent, basé sur la construction. Chaque équipe a besoin d'un style et quand les résultats sont favorables, tous les styles sont bons. Mais quand il y a des turbulences, c'est là qu'il faut renforcer ses convictions."
Secteur offensif en souffrance
Malgré la présence de joueurs de qualité, le Losc n'a pas encore trouvé la bonne formule au niveau de son animation offensive. La belle prestation face à une faible équipe de Nantes a été l'arbre qui cache la forêt. A Strasbourg et face au Stade Malherbe, les ailiers El Ghazi et Araujo n'ont jamais été dans le bon tempo et ont multiplié les imprécisions entre passes ratés, appels inutiles et mauvais choix.
Ils ont même rapidement montré des signes d'agacement lorsque les ballons ne leur parvenaient pas. Si, par le passé, Lille s'est souvent distingué par son manque d'efficacité chronique, la situation est différente en ce début de saison puisque les Dogues ne se sont procuré quasiment aucune occasion franche lors des deux derniers matches. Plutôt inquiétant. "Le jeu offensif de l'équipe a été insuffisant (contre Caen). Nous devons être plus performants lors de nos phases offensives. On s'est créé peu de situations dangereuses et nous avons eu du mal à trouver de la profondeur dans la dernière passe", admet "El Loco".
Manque d'engagement
Pour leur entrée en lice contre Nantes, les Dogues ont d'entrée étouffé en pressant haut. La semaine suivante, ils ont affiché un tout autre visage et ont beaucoup souffert face au pressing de Strasbourgeois sublimés par la folle ambiance de la Meinau. Même à 0-0, l'agressivité et l'intensité furent alsaciennes. Et après l'exclusion du gardien Maignan, suppléé par l'attaquant Préville puis le milieu Amadou (car les trois changements avaient déjà été effectués) les Lillois n'ont pas eu de réaction d'orgueil et ont logiquement fini par craquer.
Si les circonstances de la rencontre à Strasbourg (Malcuit et Mendes sortis sur blessure après moins de 20 minutes) ont pu plaider en leur faveur, l'attitude des joueurs nordistes à domicile face à Caen est difficilement pardonnable. Les manques d'agressivité et d'engagement des Lillois furent criants face à des Normands solides et bien organisés. "On a été battus dans l'engagement, a reconnu l'attaquant Nicolas Pépé. On sait qu'à Angers ça sera compliqué et il faudra s'améliorer là-dessus."