Recruté pour être remplaçant, Zeki Celik a su saisir sa chance et fait partie des trois Lillois à avoir débuté toutes les rencontres de championnat. Le Turc occupera à nouveau le couloir droit de la défense dimanche contre Reims (17h) pour la 17e journée de Ligue 1.
Quand il est arrivé à Lille cet été, le joueur de 21 ans, inconnu en France, devait être la doublure de Kévin Malcuit. Mais tout s'est accéléré quand le Franco-Marocain a été transféré à Naples début août, faisant de Celik le seul latéral droit de métier de l'effectif.
"Il est arrivé sans aucune pression. On avait dans l'intention de couvrir le poste. Le départ de Kevin a précipité les choses et il a saisi cette opportunité", explique l'entraîneur lillois Christophe Galtier. La venue de l'ancien joueur d'Istanbulspor (D2 turque) est le fruit du travail de Luis Campos, conseiller du président Gérard Lopez.
"Trois ans qu'on le suivait"
"Il y a trois ans qu'on le suivait car il jouait avec les sélections de jeunes de Turquie. La première fois que j'ai été le regarder jouer, j'ai beaucoup aimé sa prestation donc je l'ai suivi en envoyant la cellule scouting le voir", précise-t-il.
Convaincu par les rapports positifs ainsi qu'un match vu en personne en décembre 2017 à Adana, près de la frontière syrienne, Luis Campos a alors buté sur l'interdiction de recruter imposée au LOSC. "Je voulais le faire venir en janvier mais on n'a pas pu à cause de la DNCG. Il m'a promis qu'il signerait avec nous cet été et c'est ce qu'il a fait, c'est un homme de parole."
Zeki Celik, qui n'a jamais évolué dans l'élite de son pays, a terminé la saison dans son club avant de faire le grand saut. "En deuxième division turque, le jeu est plus physique il y a plus d'impact. Ici, c'est plus rapide et une petite erreur ne pardonne pas", disait-il en septembre.
S'il s'est rapidement adapté sur le terrain, Celik a aussi dû travailler en dehors. Bloqué par la barrière de la langue, il prend des cours quotidiens et comprend désormais bien le français, en attendant de le parler avec plus d'assurance. "Au départ, on communiquait par signes", sourit Galtier.
Décrit comme timide dans la vie, le Turc fait preuve de beaucoup de personnalité sur le terrain. Très porté sur l'offensive, il forme une doublette très efficace avec la star lilloise Nicolas Pépé dans le couloir droit. Et compte déjà trois passes décisives, la dernière il y a une semaine face à Lyon.
Prêt à affronter les Bleus
Satisfait par ce joueur "très agréable dans le travail, très fonctionnel, qui s'est adapté aux exigences de la Ligue 1", son coach en attend encore plus. "De par ses points forts, cette capacité à répéter les efforts et à pouvoir se projeter vers l'avant, il doit surtout améliorer sa qualité de centre. Il travaille beaucoup dessus", ajoute-t-il.
Ses performances en ont cependant fait un titulaire indiscutable, et son remplaçant naturel, Jérémy Pied, n'a pour l'instant joué que neuf minutes en championnat depuis son arrivée à la fin du dernier mercato.
Cela n'a évidemment pas échappé à son sélectionneur Mircea Lucescu. Après avoir honoré sa première cape en juin, Zeki Celik a été titularisé lors de trois des quatre matches de Ligue des nations joués par son pays.
De quoi espérer retrouver Mbappé et consorts ailleurs que sur les terrains de Ligue 1. La Turquie affrontera en effet la France en juin et en octobre dans le cadre des qualifications à l'Euro 2020.