Isolés, déprimés, précarisés, les étudiants se sont rassemblés dans toute la France pour demander le retour des cours en présentiel. Exemple à Lille.
"C’est dur d’être étudiant et comme disait Monsieur Macron, c’est dur d’avoir 20 ans cette année", lance Aneth Hembert, doctorante en urbanisme.
A Lille, les étudiants se sont rassemblés, mercredi 20 janvier, à l'initiative de mouvements politiques pour réclamer la réouverture des universités, des aides financières et psychologiques. Isolés, déprimés, précarisés, ils souffrent. Leur pouvoir d’achat a baissé de moitié et leur situation est de plus en plus compliquée.
"Il faut s’accrocher beaucoup plus pour pouvoir suivre"
"Il y a un jeune sur six qui a perdu son emploi et un sur cinq qui vit sous le seuil de pauvreté depuis le début de la crise", calcule Alexandra Mouton, en master de sciences politiques et militante des Jeunes Insoumis. Les cours qui se déroulent en visio les assignent à résidence. "En tant qu’étudiante, la plupart du temps je suis chez moi, j’essaye au mieux de m’organiser mais c'est pas facile. L’entraide qui existe normalement en cours, on la perd, c’est urgent de la remettre sur pied", témoigne Aneth Hembert, 23 ans et co-secrétaire des Jeunes écologistes.
L’entraide qui existe normalement en cours, on la perd, c’est urgent de la mettre sur pied.
Alors que la crise apporte précarité financière, isolement et détresse psychologique, les étudiants demandent l’augmentation des bourses, une meilleure accessibilité à celles-ci et une augmentation des APL. "C’est important d’avoir des revenus sûrs", assure Aneth Hembert.
Une minorité d'étudiants, ceux en première année, en situation de handicap, de précarité numérique ou les étrangers, retrouvera les amphis le 25 janvier. Pas suffisant pour les deux militantes qui réclament le retour en présentiel avec un protocole strict.
"Il faut s’accrocher beaucoup plus pour pouvoir suivre. Nous souhaitons donc la mise en place de petits groupes dans la mesure du possible avec un protocole strict", conclut Alexandra Mouton. La précarité étudiante existait déjà avant la crise. Le coronavirus l'a accentuée.