"Vaccin, un trésor contesté", c'est le titre du numéro de "Réseaux d'enquête" diffusé ce mardi soir sur France 3. Tournée en partie à Lille, l'émission a poussé les portes de l'Institut Pasteur, où a été développé il y a un siècle le BCG, contre la tuberculose.
Les Français sont champions du monde de la défiance envers les vaccins. C'est ce que révélait en 2016 un sondage IPSOS. Effets secondaires terribles, scandales sanitaires de ces dernières années mais aussi manque d’informations. Beaucoup d'entre nous ont perdu confiance.
Ce mardi soir, à 23h15, France 3 fait le point sur la vacination, "ce trésor contesté", qui peut provoquer chez certains des conséquences dramatiques, voire mortelles, mais sauve aussi des millions de vie.
Un siècle de recherche à l'Institut Pasteur de Lille
Tournée à Lille, l'émission "Réseaux d'enquêtes" a poussé la porte de l'Institut Pasteur. Il y a un siècle, c'est là qu'a été mis au point le vaccin contre la tuberculose, le BCG par Antoine Guérin et Camille Calmette.
Aujourd'hui, plusieurs dizaines d’équipes de chercheurs continuent de travailler à la recherche de nouveaux vaccins, pour venir à bout de maladies infectieuses, parasitaires, métaboliques ou inflammatoires.
Camille Locht est l'un des directeurs de recherche Institut Pasteur de Lille. Comment font les scientifiques pour évaluer le bénéfice-risque d'un nouveau vaccin ?
Il n'existe pas de réponse toute faite, ni d'algorithme infaillible. Mais le chercheur avance : "Si vous avez une maladie qui va tuer à coup sûr 80% des personnes qui sont infectées. Si vous avez 1% de mortalité par le vaccin faites le calcul. Qu’allez-vous faire ? Vous n’allez pas mettre le vaccin sur le marché ?"
Dans cette problématique, il faut ajouter le coût de la recherche qui empêche les scientifiques de faire leurs essais cliniques sur des millions de patients. Ils doivent donc se limiter à quelques milliers, voire à quelques dizaines de milliers de sujets au maximum.
Le progrès le plus spectaculaire du 20 e siècle
Malgré ces écueils, et sans nier les dramatiques conséquences sur certains individus, Camille Locht souligne l'incroyable progrès qu'a constitué la vaccination. "L’exemple le plus spectaculaire de maladie qui a disparu grâce à la vaccination c’est la variole. Elle tuait encore beaucoup de personnes au début du 20 e siècle. On a introduit le vaccin et la variole a disparu de la planète en 1980."
Pour le scientifique, la vaccination est le progrès le plus spectaculaire du 20 e siècle. "C’est cette vaccination qui a non seulement permis de diminuer très fortement toute une série de maladies, mais carrément d’éliminer des maladies de notre planète."
La vaccination vue depuis une crêche à Marcq-en-Baroeul
Depuis janvier 2018, l’obligation vaccinale est passée en France pour les moins de deux ans de 3 à 11 vaccins alors que les autres pays européens laissent libre choix aux parents de faire vacciner leurs enfants ou pas.
"Réseaux d'enquête" est allé prendre le pouls des parents dans la Maison de l'enfance, une crèche de Marcq-en-Baroeul, dans la métropole lilloise.
"Moi j’étais convaincue", explique la mère de Raphaëlle, qui fait partie des premiers enfants à avoir bénéficié des onze vaccins obligatoires. "Surtout lorsqu'on met son enfant en collectivité, on adhère je pense un peu plus au principe de vacciner pour protéger les autres également, et notre bébé bien sûr."
Cette autre maman abonde : "Je préfère vacciner mon enfant comme le conseille le corps médical plutôt que de risquer certaines maladies à mon enfant. Je préfère en vouloir toute ma vie à un médecin qui m’aurait conseillé de vacciner, qu’à moi, si mon enfant avait une rougeole qui tourne mal ou une maladie qui dérape parce que je ne l’ai pas vacciné."
Les onze vaccins obligatoires ont suscité des questionnements, mais pas d'opposition confirme la Directrice de la Maison de l’enfance
Catherine Sablonnière : "Les parents ont bien réagi parce qu’avant cette loi, la grande majorité des enfants étaient déjà vaccinés contre ces onze maladies. Les interrogations c’est quand dans les médias, ils ont entendu parler de onze vaccins. Ils se sont imaginé que les enfants allaient recevoir onze injections. En réalité, ces onze vaccins, c’est fait en quatre fois."
Cinq reportages pour faire le tour de la vaccination
Pour nourrir le débat, l'émission diffusée ce mardi comportera en outre cinq reportages consacrés aux victimes de la vaccination, au scandale des sels d'aluminium présents dans certaines injections, aux parents réfractaires, à la destruction des vaccins de la Grippe A et à la rougeole qui tue encore en France.