Un foyer de 34 logements a ouvert ses portes pour héberger des femmes violentées ou en grande précarité. Le lieu reste anonyme, pour la sécurité des résidentes, et des éducateurs spécialisés les accompagnent pour bâtir un avenir meilleur.
"C'est un tremplin qui va me permettre de rebondir." Abimée par l'alcoolisme et de nombreuses nuits à la rue, Pascale peut enfin envisager sa reconstruction, au sein de son petit studio flambant neuf. "Il y a tout, c'est un confort extrême, dit-elle. Tout le monde n'a pas cette chance, elle ne faut pas la gâcher." Comme elle, plusieurs femmes au destin brisé sont hébergées au sein de cette nouvelle résidence lilloise, inaugurée jeudi 28 avril.
"Se poser, s'épanouir, se relancer"
Ce foyer de 34 logements est un projet porté par la mairie de Lille, avec plusieurs financeurs et l'association Solfa qui œuvre au quotidien pour les femmes en difficulté. Une structure dédiée uniquement aux femmes, seules ou accompagnées d'enfants. Des femmes en détresse, en grande précarité, pour certaines victimes de violences conjugales.
L'objectif ? "Permettre aux résidentes de se poser, s'épanouir et se relancer dans leur vie", explique Benoît Durieux, directeur du pôle hébergement insertion de Solfa. Une équipe d'éducateurs spécialisés, présente 24h/24h, accompagne chaque occupante dans ses projets personnels et professionnels. La durée du séjour est justement déterminée par l'avancée de ces projets. Une participation au loyer est demandée, en fonction des revenus de la personne.
Un lieu sécurisé
Ce genre de foyer non-mixte n'est pas unique, il en existe plusieurs au sein de la métropole lilloise. Mais celui-ci reste notable par la qualité des lieux, entre espaces individuels et collectifs. "Ces lieux collectifs sont aussi importants, car ils permettent la solidarité, la rencontre, la verbalisation et des échanges entre les personnes", note Benoît Durieux.
La sécurité de ces femmes est aussi une des priorités des encadrants. Un dispositif avancé a été mis en place au sein des locaux, et le lieu du foyer est gardé anonyme, alors que certaines résidentes peuvent être soumises à des représailles.
Ce foyer est une étape vers le chemin de l'autonomie pour toutes ces femmes. La suite, pour elles, sera de trouver un logement indépendant, un travail, une stabilité. Mais pour le moment, cet hébergement fait figure de "bouée de sauvetage". "Parce qu'on ne sait pas ce que nous réserve la vie", lâche Fatima, une résidente.