"Adrénaline" ou comment faire de la mort d'un fils, le combat d’une vie dans une pièce de théâtre

Il y a bientôt deux ans, Hélène Decherf-Defossez, originaire de Lille, apprenait la mort de son fils, tombé d’une grue lors d’une soirée étudiante à Lisbonne. Une tragédie devenu le sujet d’une pièce de théâtre.

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L’Adrénaline, c’est cette hormone libérée dans le sang en cas d’émotions intenses. Des sensations fortes ressenties par exemple au cours d’activités à risques dont les jeunes de 16/25 ans sont très friands.

Selon le Baromètre Santé des Jeunes, 15 % des adolescents interrogés, déclarent avoir fait quelque chose de risqué dans le mois précédent l’enquête.

Monter sur les toits, grimper sur des grues, explorer des bâtiments désaffectés, conduire trop vite… Des conduites extrêmes, adoptées par des jeunes, qui à cette période de leur vie, se sentent invincibles, prêts à explorer la vie jusqu’aux limites de la mort.

Adrénaline, c’est aussi le titre d’une pièce de théâtre, à voir le 25 janvier 2022 à Marcq-en-Barœul, pour nous sensibiliser, parents, ados, lycéens et étudiants, sur ces comportements à risques. Une pièce née d’une histoire vraie, celle de Jean, qui lui aussi se sentait invincible et immortel.

La mission d’une vie, comme résilience

Lorsque le 8 mars 2020, Hélène Decherf-Defossez et sa famille apprennent que leur fils, Jean d’à peine 20 ans, s’est tué dans la nuit en tombant d’une grue à Lisbonne, c’est toute une vie qui bascule.

"Cette nuit-là, explique sa maman, Jean, en week-end de cohésion à Lisbonne, avec le club de rugby de son école de commerce, a décidé de se lancer un défi, escalader une grue pour prendre une photo de nuit de la ville, qu’il partagera instantanément sur les réseaux sociaux. C’est en redescendant à priori, que la chute s’est produite."

Incompréhension, sidération totale, la famille doit affronter ce drame dans un contexte hors norme, celui du premier confinement, avant même que le corps de Jean ait pu être rapatrié.

Après l’enterrement le 23 mars, en pleine crise sanitaire, chaque membre de la famille (Jean a deux sœurs) va alors entreprendre ce long chemin du deuil, à sa façon. Et si pour chacun, la douleur est incommensurable, pour Hélène, la maman, la tragique disparition de son fils apparaît comme un message.

Elle, qui intervient dans les écoles d’enseignement supérieur pour son travail, comprend que cette tragédie doit servir aux autres : "je n’imaginais pas reprendre mon travail comme si de rien était, et arriver devant ces étudiants sans rien dire. Avec la disparition de Jean, une mission s’est imposée à moi."

Cette mission, c’est la prévention auprès des jeunes. Sensibiliser les ados, les lycéens, les étudiants sur les comportements à risques. En juin 2021, Hélène Decherf-Desfossez crée ainsi l’association "Un instant, Une vie". Une association pour alerter ces jeunes sur les risques qu’ils prennent en adoptant des comportements dangereux, pour vivre, oui, «un instant» magique, mais trop souvent au péril d’"une vie".

Comme l’explique Hélène, "l’adolescence est une période de la vie, au cours de laquelle, le jeune doit découvrir et explorer le monde par lui-même, pour s’affirmer et se différencier. C’est une étape nécessaire à sa construction, mais qui, plus encore aujourd’hui, avec l’exploitation des réseaux sociaux, peut l’amener à décupler son audace, sa témérité et le conduire à prendre des risques dont il n’a pas conscience."

Une pièce de théâtre, qui interpelle, interroge et crée du lien

D’une durée de 35 minutes, "Adrénaline" met en scène l’histoire de Jean, sous forme de seul en scène.

Accompagné par le pianiste Mathis De Ruyver, le comédien nordiste Simon Herlin, interprète le rôle de Jean, pour raconter son histoire, sa belle histoire, car sa vie a été très belle, mais nous rappelant à quel point, même à 2O ans, la vie peut être fragile et unique.

Un rôle, nous explique Simon Herlin, qu’il n’a pas hésité une seconde à accepter. Transformer une telle épreuve en combat, en outil de prévention, c’est un sacré engagement. Pour Jean, pour tous les jeunes, qui pourraient prendre consciemment ou inconsciemment un risque, pour les familles de ces jeunes.

Un engagement, également comme une évidence pour le metteur en scène Jacky Matte : "Mourir quand on a 20 ans est une tragédie. Ça l’est d’autant plus que cette disparition brutale est absurde. Soit on s’incline devant la fatalité, soit on se dit qu’il faut en faire "quelque chose", y mettre du sens. C’est ce qu’a fait la maman de Jean, tout d’abord en écrivant le roman témoignage "Mon zèbre s’est tué", et enfin en mobilisant son énergie pour mettre en place un outil de prévention autour des conduites à risques chez les jeunes."

Avec un débat et des échanges proposés à l’issue de chaque représentation dans les lycées et universités, c’est bel et bien la vocation de cette pièce de théâtre, être un outil de sensibilisation pour les 16/25 ans, pour susciter la réflexion et éveiller les consciences sur un sujet plus que jamais d’actualité.

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