En 1965, Claude François participait à la célèbre Kermesse de la bière de Maubeuge. A l'occasion des 40 ans de la mort du chanteur, Joël Alain, l'animateur historique de la Kermesse revient sur les concerts organisés dans la région.
C'était en 1965. Cette année-là, un grand chapiteau était monté à Maubeuge, pour la célèbre Kermesse de la bière. Parmi les têtes d'affiche : la star, le génie, Claude François. "A l'époque Claude François faisait des concerts à Maubeuge, à Dunkerque, à Arras, Valenciennes... C'était une autre époque, il n'y avait pas de Zénith, les artistes se déplaçaient dans des chapiteaux pour vendre des disques", se souvient Joël Alain, animateur historique de la Kermesse de la Bière.
Dès 1972, Joël Alain intègre l'agence artistique Robert Trebor. C'est dans ce cadre qu'il va être amené à côtoyer Claude François à de nombreuses reprises. "C'était une bête de scène incroyable, avec une technique, une rigourosité... C'était une machine à faire du spectacle", explique Joël Alain. "Il était toujours en avance sur son temps et avait le souci de bien faire."
Le souci du détail
Un souci de bien faire qui tourne parfois à l'obsession. "Il exigeait la perfection, mais évidemment, ce n'était jamais parfait. Je me souviens d'une fois où le concert était filmé. Je le vois chanter, danser, puis se retourner vers le bassiste, deux fois, tout en dansant. Le bassiste n'avait pas l'air bien. A la fin du concert, il était allé le voir : il y avait deux notes qui n'avaient pas été jouées comme Claude le voulait. La musique allait fort, il dansait, mais il avait réussi à entendre ces deux petites notes ! C'était du génie", poursuit Joël Alain.
A chaque concert, le même rituel. "Il n'avait qu'une seule obsession : s'enfermer dans sa loge. C'était un sanctuaire, avec des couleurs précises, son thé qui devait être amené à une heure précise... Il avait besoin de s'entourer d'une telle mécanique", précise Joël Alain.
Joël Alain a d'ailleurs quelques moments tendus avec l'artiste. "Mais au final, il aimait bien les gens qui lui tenaient un peu tête, pas les bénis-oui-oui. Alors finalement ça s'est bien passé", sourit-il.