A 67 ans, Annick Mattighello, la maire communiste de Louvroil depuis 2001, tire sa révérence. Elle avait annoncé il y a un mois sa démission "pour raisons de santé" après une vie de combats politiques.
C'est son dernier jour et Annick Mattighello a du mal à cacher son soulagement. Malade de l'amiante, cette femme de combat a décidé de raccrocher après 44 ans de vie politique. "Être maire, bien sûr, ce sont les grands dossiers, les combats... Je suis ainsi faite. Les combats, je crois que ce ne sont pas les derniers", sourit Annick Mattighello. "Pour une ville comme Louvroil, il faut vraiment beaucoup donner et avoir énormément d'énergie."
Ouvrière à la chaîne, militante de la CGT, elle démarre sa carrière comme conseillère municipale à Lille sous Pierre Mauroy. Plusieurs fois conseillère régionale, cette communiste de cœur prend la tête de la mairie de Louvroil en 2001. Le reste sera une succession de batailles parfois réussies, parfois non...
Une femme d'engagements
Contre le Front national, contre les expulsions locatives, pour la jeunesse et l'emploi aussi. "Ce qui était important c'était la construction et la rénovation de toutes les écoles de Louvroil", poursuit la militante. "Un regret ? L'emploi. On n'a pas de baguette magique mais c'est quand même un grand regret."
"On a formé une équipe, et l'équipe a bien fonctionné", embraye Serge Devorsine, adjoint (PS) chargé des fêtes et des cérémonies. "Maintenant ça va être autre chose, ça va être difficile. Disons qu'on a du mal à encaisser", poursuit-il la gorge serrée.
Encore quelques papiers à signer; Annick Matthighello est forcément émue, mais sereine. "Il faut avoir le courage de dire quand on ne peut plus", souffle l'ancienne maire.
Plus que quelques dossiers à classer. Dimanche, elle passera la main à son premier adjoint Patrick Viltart. Du fond de la salle, elle sera spectatrice pour la première fois. Une page se tourne...