Nord : Ascoval délocalise temporairement 40% de son activité en Allemagne, selon les syndicats

Alors que l'Etat avait débloqué 20 millions pour aider à la reprise d'Ascoval, les syndicats ont dévoilé l'intention du groupe de délocaliser la production en Allemagne pour plusieurs mois. La direction assure ne pas avoir décidé mais examine toutes les options.

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Ascoval répète qu'aucune décision n'a été prise, mais l'information se répand déjà comme une traînée de poudre. L'aciérie fondée en 1975 est basée à Saint-Vaulve, dans le Nord, et emploie 270 salariés à la production de barres d'acier. Ce 17 novembre, la CFDT et la CGT ont annoncé que, lors d'une réunion, la direction du groupe avait partagé son intention de délocaliser temporairement 40% de sa production en Allemagne. Selon un représentant CFDT, le transfert d'activité devrait être effectif à partir de fin décembre 2021 et jusque mars 2022.

"Des semaines de sous-activité et de chômage"

En ligne de mire de cette décision, la flambée des prix de l'énergie en France, qui rend l'Allemagne particulièrement attractive pour les entreprises. D'autant que c'est le groupe sidérurgique allemand Saarstahl qui est l'actuel propriétaire de l'aciérie Ascoval. "Les prix de l'énergie ont explosé [et le groupe étudie] toutes les options temporaires (...) pour limiter les effets négatifs résultant de cette phase", a déclaré à l'AFP la porte-parole du groupe, Ute Engel. Cependant, "nous n'avons pris aucune décision" a-t-elle précisé.

"On a connu par le passé des délocalisations temporaires qui sont devenues définitives", s'inquiète malgré tout la CFDT. Cyril Morelle, élu CGT, craint "des semaines de sous-activité et de chômage pour l'aciérie".

Une mauvaise nouvelle aussi pour le climat

En choisissant cette option, Saarstahl va également à contre-courant de la très récente COP26. Si le site Ascoval dans le Nord est équipé de fours électriques, l'usine allemande fonctionne toujours avec des hauts fourneaux à charbon, plus polluants.

Le député du Nord et candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel a tenu à adresser un courrier d'alerte au ministère de l'Economie. "Cette décision, c'est la triple peine : pour le climat, pour les salariés, mais aussi pour les contribuables !" écrit l'élu.

Le rachat par Saarstahl de l'aciérie Ascoval à Liberty Steel, en difficulté, avait été validée par la justice le 2 août. L'État français s'était impliqué pour soutenir Ascoval avant sa reprise, notamment en débloquant un prêt de 20 millions d'euros pour payer les salaires. "Nous ne vous laisserons jamais tomber", avait alors lancé Bruno Le Maire aux salariés.

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