VIDÉO. Le Nord placé en alerte sécheresse jusqu'à fin juin, de lourdes restrictions d'eau imposées

Même la pluie de ce mardi ne suffira pas à rattraper l'hiver très sec.

Il n'a pas beaucoup plu cet hiver dans le Nord, et le département en paie maintenant les conséquences : la quasi-totalité du territoire l'exception du Delta de l'Aa est désormais en alerte sécheresse, a annoncé la préfecture du Nord ce mardi 9 avril au cours d'une conférence de presse.
 


Sur ces zones, l'État impose ainsi de lourdes restrictions d'eau effectives jusqu'au 30 juin 2019. Parmi elles :

  • l'interdiction de laver les véhicules particuliers.
  • l'interdiction d'arroser les pelouses et jardins de 9H à 19H.
  • l'interdiction d'arroser les terrains de sport, les stades et les golfs de 9H à 19H.
  • la restriction de l'irrigation agricole.
  • la fermeture des fontaines publiques.
  • un objectif de réduction de consommation d'eau de 10% pour les industriels
 
 

À quel point est-ce grave ?

"La période hivernale est normalement propice à la recharge des nappes phréatiques qui s’achève au printemps", rappelle la préfecture dans un communiqué publié ce midi. "Or l’hiver 2018-2019 a présenté un déficit pluviométrique de 20 % par rapport à la normale. Il n’a donc pas été suffisamment pluvieux pour permettre aux nappes de revenir à leur niveau normal au début de printemps."

"De plus, le mois de février a été particulièrement sec et ensoleillé et a connu des températures très douces", est-il précisé. "La pluviométrie du mois de mars est restée insuffisante pour rattraper le déficit accumulé."

En conférence de presse, le préfet du Nord Michel Lalande a notamment cité le cas du Torrent d'Esnes, une rivière qui passe au sud de Cambrai et qui est actuellement à sec. Un cas très rare, à cette période de l'année.

Un très bas niveau d'eau, dans les nappes phréatiques, peut présenter de gros risques pour l'environnement, rappelle la préfecture : "les polluants éventuellement rejetés en rivière sont alors plus concentrés", et "les risques liés au manque d’oxygène et à l’augmentation de la température de l’eau mettent en péril les écosystèmes aquatiques."

 

Vers d'autres mesures en juin ?


"Nous prenons pour la premiere fois un arreté qui restreint l'usage de l'eau dans le département du Nord en avril, alors que depuis ces deux dernieres années, l'arrêté était plutot pris en juillet ou en août", a indiqué Michel Lalande, interrogé à l'issue de la conférence de presse.

Une précocité qui "ne fait que réveler au grand jour ce que tous les spécialistes et les observateurs nous indiquaient depuis bien des années, c'est que nous avons un vrai problème d'eau sur un plan quantitatif (...) et sur un plan qualitatif."
 

Ces mesures, le préfet les estime "suffisantes à ce moment de l'année", mais il ne s'interdit pas d'en prendre de plus contraignantes. "Je n'enferme pas l'augure, dans la mesure où personne ne peut dire aujourd'hui quelle sera la pluviométrie que nous enregistrerons en mai ou en juin."

Si jamais cela s'avère nécessaire, "nous restreindrons davantage encore l'usage de l'eau" prévient Michel Lalande, "notamment dans le domaine du recours industriel à l'eau et du recours par les particuliers, l'agriculture ne représentant qu'1,8% de l'usage de l'eau. 70% à 75%, c'est l'usage individuel, l'usage des familles."

 

Le Pas-de-Calais en vigilance sécheresse


L'hiver a été tout aussi sec dans le Pas-de-Calais, aussi le préfet Fabien Sudry a pris un arrêté pour placer le département en vigilance sécheresse.

Il n'y a donc pas de restriction de l'usage d'eau, mais la préfecture "appelle les citoyens et les professionnels à réduire les utilisations de l’eau qui ne sont pas indispensables pour éviter de porter atteinte à la ressource en eau, patrimoine commun et bien précieux pour tous les usagers."
 
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