Nord : plusieurs organisateurs de colonies de vacances jettent l'éponge, face à un protocole sanitaire jugé drastique

Ils sont à Lille, Lambersart ou Bergues et représentent les vacances pour quelque 10 000 enfants de 4 à 18 ans. Face à un protocole sanitaire arrivé sur le tard, ils ont décidé de jeter l'éponge cet été, provoquant l'annulation de contrat pour des centaines d'animateurs. 

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José Szymaniak est directeur de l'association Adav voyages-vacances à Bergues. Pour cet été, il devait offrir des vacances à 4 500 enfants. Mais l'organisateur est aujourd'hui en colère. "On a reçu un protocole sanitaire du gouvernement quasiment inapplicable. Ou applicable une demi-journée : c'est comme dans les écoles, les instituteurs arrivent à faire de la distanciation physique, mais dès la sortie de l'école c'est terminé !"

"On nous impose par exemple de faire des groupes de 15 jeunes non-interchangeables et qu'il n'y ait pas d'interaction entre les différents groupes de 15 jeunes", explique-t-il. "C'est du grand n'importe quoi !"

Colonies de vacances : le protocole sanitaire by France 3 Hauts-de-France on Scribd

 

Il en veut au ministre de l'Education :"On n'est pas naïfs. Pendant le confinement, [Jean-Michel] Blanquer avait laissé entendre déjà que les vacances seraient des vacances apprenantes. Maintenant, il faut qu'il remplisse ses colos apprenantes auprès des quatre grands organisateurs désignés", à savoir l'UCPA, Vacances Léo Lagrange, la Ligue de l'Enseignement, ou les Pupilles de l'Enseignement Public)".

En vidant les colos déjà réservées ? C'est ce que laisse entendre, amer, José Szymaniak, qui reconnaît toutefois qu'il aurait eu du mal à se regarder dans un miroir si un animateur était mort du Covid-19. "Cela a joué à la marge de notre décision, mais cela a joué", estime celui qui a dû, à regret, annuler les contrats de quelque 500 à 550 animateurs prévus cet été.

Financièrement, 65% du chiffre d'affaires annuel de l'association est perdu et les charges fixes courent toujours. José Szymaniak est donc inquiet pour la pérennité de sa structure et un lourd prêt bancaire a dû être contracté.

 

"Deux poids, deux mesures"

Frédéric Vancompernolle est responsable de l'association Planète aventures à Lambersart qui travaille avec beaucoup de comités d'entreprise et de municipalités de la région parisienne, mais aussi du Nord.

Cet été, près de 3000 enfants de ces municipalités ou dont les parents travaillent dans ces entreprises devaient partir avec Planète aventures. Mais depuis la parution du protocole sanitaire du 9 juin, Frédéric a décidé de maintenir l'annulation de toute l'offre de séjours de Planète aventures. "Cela a trop tardé. Environ 90% des municipalités et des CE avaient annulé. À Cannes et Saint-Raphaël, on ne pouvait plus nous accueillir, bref, il nous restait une cinquantaine d'enfants qui souhaitaient toujours partir mais répartis sur différents séjours, donc impossible à mettre en place. Du coup, on a tout annulé".

Comme José, Frédéric estime que tout a été pensé en amont avec trois ou quatre organisateurs de colonies de vacances, sans tenir au courant les autres. "Il y a deux poids, deux mesures", selon lui.

Outre ces deux associations, une entreprise, Océane voyages juniors, a la même activité depuis 1995, sur Lille et serait la troisième structure de ce type sur le Nord et le Pas-de-Calais. Elle a également jeté l'éponge. À elles trois, ces trois structures qui abandonnent représenteraient en temps normal près de 10 000 enfants.

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