Le jeune nordiste de Lys-lez-Lannoy vient de remporter un championnat du monde transnational par équipes en Italie. Meilleurs souvenirs, passion pour ce "sport de l'esprit" et objectifs de ce meilleur bridger français de 18 ans et l'un des meilleurs mondiaux à cet âge.
Initié à la discipline par son père Jérôme, champion de bridge également, vers ses 10 ans, Léo a rapidement révélé un certain talent pour cette pratique. Aujourd'hui, à 18 ans, sa passion l'a déjà emmené en Chine, en Croatie, en Slovaquie et aux Etats-Unis pour jouer, la plupart du temps avec l'équipe de France.
Des voyages et des moments que Léo adore. Alors, les planètes semblent s'aligner pour lui avec quelques ingrédients simples qui suffisent à faire son bonheur : ceux de la compétition et son stress inhérent, ceux du bridge et de son jeu, ceux du voyage et de la découverte de nouveaux horizons, ou encore, le plaisir de représenter la France.
Compréhensible donc, que Léo se jette, impétueux, dans le jeu. Actuellement en deuxième année de STAPS à la faculté de Lille, il repique (malgré ses 13 de moyenne annuelle) à cause d'une épreuve ratée en physiologie. L'année universitaire n'a pas été parfaite, en partie parce que l'année de bridge a été très dense. "J'ai pratiqué à fond", acquiesce le champion qui a bénéficié d'un emploi du temps aménagé à la faculté pour participer à plusieurs compétitions.
Le virus paternel
Le football, qu'il pratique en club à Villeneuve d'Ascq où il joue milieu offensif en a pâti également. Mais quand on aime le bridge, on ne compte pas ? "Mon père n'a jamais voulu pousser pour développer cette passion. Il connaît la vie d'un bridger : les déplacements, les voyages... qu'il estime difficilement compatibles avec la vie de famille. Mais pour l'instant, j'aime", précise Léo qui concède qu'il est difficile de vivre de cette passion. "Il n'y a absolument pas de cash prize de 100 000 dollars comme on peut voir au poker, par exemple. Au bridge, on peut se faire un peu d'argent via des sponsors : des particuliers qui nous recrutent dans leur équipe pour gagner. Parce qu'ils savent qu'on joue bien".
Sélectionné en équipe de France U20 (moins de 20 ans), Léo a participé notamment aux championnats d'Europe (5e place) et s'est qualifié avec ses pairs pour le championnat du monde qui aura lieu en Australie l'été boréal prochain.
Compétition depuis 2017 et déjà, un palmarès
Cet été, il a aussi gagné en équipe les championnats du monde transnationaux en Italie, avec une équipe composée de joueurs danois, norvégien, suédois et français. Si Léo connaît par coeur ses annonces, les enchères avec lesquelles il doit réaliser un contrat à la fin de la partie, le challenge était tout de même conséquent : "on a perdu de gros coups car on ne s'étaient pas compris", précise Léo, le sourire en coin.
Pourtant, les annonces et les enchères se font avec des cartons ou des cartes, ne demandant pas de parler (pour le coup en anglais avec ses co-équipiers). D'ailleurs, il y a même un écran ou paravent disposé sur le tapis de cartes pour empêcher que les partenaires d'une même équipe se voient et communiquent. Mais les techniques d'annonces ou d'enchères des bridgers diffèrent parfois légèrement, en fonction des nationalités ! Il fallait donc s'adapter.
Des compétitions qui viennent, non seulement grossir le palmarès déjà conséquent de Léo, mais aussi enrichir ses souvenirs. Les meilleurs de sa (pour l'instant) courte carrière : "Vice-champion du monde 2018 en Chine, le titre de cet été en Italie et ceux plus anciens avec son père". Quant aux objectifs à moyen - court termes, il pense déjà aux championnats du monde en Australie l'an prochain et intégrer l'équipe de France Open (catégorie reine) avec son mentor de papa.