La région Hauts-de-France s'intéresse depuis près de sept ans à cette partie du patrimoine de la Première guerre mondiale.
Que doivent devenir les vestiges de la Première guerre mondiale, dernières traces de la défense allemande des Weppes, à l'ouest de Lille ? La région Hauts-de-France a tâché d'y répondre en dressant, pendant plusieurs années un inventaire dont les résultats viennent d'être rendus publics.
Près de 300 ouvrages
"Il y en a encore 300 existants, répartis sur un territoire de 250 km², mais y en avait environ le double il y a une cinquantaine d’années" explique Jean-Marc Ramette, responsable de cet inventaire. "Ils ont disparu, en partie à cause de la poussée de l’urbanisme ou de l’agriculture."
Mais pourquoi dans les Weppes, et pourquoi uniquement des blockhaus allemands ? "Les Allemands sont arrivés au début de la guerre sur la crête d’Aubers, où s'est stigmatisée l'opposition avec les armées australiennes et néozélandaises" répond Jean-Marc Ramette.
Un "verrou" jamais percé
"Il faut imaginer la crête d’Aubert comme un obstacle à l’avancée des troupes britanniques, et c’est la raison pour laquelle les Allemands ont construit énorméments d’édifices de défense, de cette crête, et ce verrou est resté inviolé tout le long de la guerre."
De quoi permettre aux Allemands installés là de "construire des édifices de plus en plus complexes". Parmi les types d'ouvrages recensés, l'inventaire accessible en ligne compte les casemates à canon ou à mortier, les casemates à mitrailleuse, les postes de soin ou de commandement, ou même des ouvrages hydrauliques équipés de stations de pompage pour réguler le niveau de l'eau dans la région. Restent encore, parmi les blockhaus étudiés, 57% de casemates "à la destination incertaine ou inconnue", qui ont pu servir au stockage, à la transmission ou au personnel.
Puisqu'on a déjà vu disparaître la moitié de ces vestiges en un demi-siècle, l'étude s'interroge ouvertement sur la place de ce patrimoine : "Revendiqué, oublié ou honni, cet héritage disparait". Les communes d'Illies et Fromelles sont citées en exemple, car elles mettent en valeur ces vestiges ou envisagent de le faire.
Circuits des blockhaus
Une démarche appuyée par la région : "Il existait déjà un circuit des blockhaus des Weppes qui avait été mis en place par l’association locale", souligne Sophie Rocher, conseillère régionale déléguée à l’inventaire du patrimoine culturel.
"Notre travail d'enquête scientifuque va permettre de conforter ce circuit et s’inscrit plus globalement dans le développement de la politique touristique de la région, dont on sait que les circuits mémoriels sont un élément important en matière d’attractivité." Pour que ce témoignage de la Grande guerre ne disparaisse pas.