Dans la commune de Rosult (Nord), il manque deux enseignants pour assurer les cours de l'ensemble des 200 enfants de l'école. Dans les classes surchargées, les mesures sanitaires ne peuvent pas être appliquées.
Rosult, 2 000 habitants, 200 élèves dans l'école communale. Et depuis lundi 8 mars, un casse-tête à l'école. Dans ce village situé en plein cœur du parc naturel Scarpe-Escaut, en périphérie de Saint-Amand-les-Eaux, l’école publique communale a connu une rentrée agitée après deux semaines de vacances. En cause, une enseignante en arrêt maladie jusqu'au 23 mars, pas remplacée, et une autre, à mi-temps, qui assure des cours le mardi et le jeudi.
Lundi 8 mars, les 48 élèves des deux classes qu'elles géraient, une classe de moyenne section/grande section et une de CE2/CM1, ont dû être être répartis dans les autres classes, faute de solution dans l’immédiat. Et aucune évolution n’est prévue avant le retour de l'enseignante malade.
"Nous ne pourrons pas prendre en compte les mesures sanitaires"
Une situation "très compliquée", de l’aveu même de la directrice de l’établissement. Dans un courrier envoyé aux parents d’élèves en date du dimanche 7 mars, elle décrit la situation : "les classes de vos enfants vont se retrouver sans enseignante demain, lundi 8 mars. A cette heure, elles ne seront pas remplacées". Un casse-tête s’engage alors pour répartir les enfants. "Ces deux classes comptent 48 élèves qui devront être répartis dans 6 classes soit 8 élèves de plus dans chacune d'elle", explique la directrice. Ainsi, dans les classes comptant déjà une trentaine d’élèves, il faudra en ajouter 8 de plus. Soit près de quarante par classe.
Conséquence directe : l’impossibilité de respecter le protocole sanitaire mis en place dans le contexte sanitaire tendu lié à l’épidémie de Covid-19. "Vous comprendrez que dans cette situation, nous ne pourrons pas prendre en compte les mesures sanitaires déployées depuis le début d'année scolaire et éviter le brassage", prévient la directrice.
Ça fait un an qu’on essaie de respecter au maximum les gestes barrières. Nos enfants n’ont pas été scolarisés pendant quasiment 6 mois l’année dernière et là, ils se retrouvent à près de quarante par classe.
Une pétition voire une lettre à l'Education nationale
Une situation incompréhensible pour les parents d’élèves, comme le père d'une fille scolarisée dans la classe de moyenne section de l’école de Rosult, directement concernée par la classe de l'enseignante à mi-temps. Le jour de la rentrée, "elle a été refusée à l’école et on nous a demandé de la garder", explique son père. Lui a pu s’organiser parce qu’il est en télétravail, mais d’autres n’ont pas eu cette possibilité.
Au-delà du non-remplacement, la question sanitaire est dans toutes les têtes. "C’est une école de village, les salles de classe ne sont pas énormes", raconte le parent d'élève. "Çela fait un an qu’on essaie de respecter au maximum les gestes barrières. Nos enfants n’ont pas été scolarisés pendant quasiment 6 mois l’année dernière et là, ils se retrouvent à près de quarante par classe". Il dit ne pas en vouloir à la directrice, mais à l’Education nationale qui ne trouve pas de solution alors que "le problème a été remonté à la direction académique de Lille", selon la directrice de l’école.
La situation n'a pas manqué de faire réagir la maire du village, Nathalie Colin, même si le problème "ne relève pas de sa compétence". "Une pétition va émaner des parents d’élèves dans les prochains jours et je me demande si je ne dois pas écrire au ministre de l’Education nationale", affirme-t-elle. "Il est impossible de repecter le protocole, qui demande de ne pas mélanger les groupes", ajoute la maire.
Sollicité pour expliquer la situation, le rectorat ne nous a pas encore répondu.