Depuis l'interdiction des produits phytosanitaires en janvier, la nature reprend ses droits au cimetière de Roubaix. Un manque de respect, selon les usagers
Jean-Pierre, un habitué du cimetière de Roubaix, fait la visite. Très en colère.
Depuis janvier, les collectivités et les communes appliquent l'interdiction des produits phytosanitaires - c'est-à-dire les pesticides - votée en 2015 dans le cadre de la Loi sur la transition énergétique.
Or, la municipalité ne semble pas avoir trouvé de solution de remplacement. Une partie des 17 hectares du cimetière est envahie pare la végétation. "Une personne âgée, comment elle peut traverser cette jungle ?!" s'emporte Jean-Pierre. Il a lui-même nettoyé la tombe de ses parents, en l'entourant de graviers.
Grégory, lui, a enterré sa mère il y a quelques jours.Il vit très mal le spectacle de ces mauvaises herbes. "J'ai des regrets d'avoir amené ma maman ici... Elle qui était une reine de la propreté, j'ai l'impression de lui manquer de respect..." confie-t-il.
Différence de traitement
Pourtant, la partie du cimetière qui abrite les 53 chappelles rénovées de grandes familles, elle, est intacte. Elle fait même l'objet de visites guidées.
"Roubaix, c'est une ville où il y a toujours eu de l'injustice. D'un côté les très riches, et les très pauvres. Et je vois que même dans la mort, c'est la même chose. On ne peut pas dire que la mort est juste" conclut amèrement Jean-Pierre.