Les salarié.es de la structure culturelle, qui reçoit environ 95 000 personnes par an, dénoncent le financement "instable et non durable" de la Condition Publique alors qu'un audit de la chambre régionale des comptes confirmait dès 2020 qu'il manquait 500 000 euros pour maintenir le bon fonctionnement de l'établissement.
Chaque année depuis 1991, c'est l'un des événements annuels récurrents de la Condition Publique à Roubaix : la Braderie de l'Art. Quelque 70 artistes et designers sont réunis pour l'occasion dans une partie des quelque 10 000 m² des lieux, pour faire découvrir leurs créations, le temps d'un week-end. Pour les visiteurs, c'est aussi l'occasion de s'imprégner des nouvelles tendances, de discuter avec les artistes et de faire des affaires.
Mais cette année, le rendez-vous a failli ne pas avoir lieu. Et pour cause, des problèmes financiers qui, depuis 2004, permettent juste à la structure de gérer le bâtiment et payer ses 25 salariés. Les subventions de la MEL, la Région et de la ville de Roubaix ne permettraient pas de financer des programmations : "En fait, en tant en tant qu'EPCC, établissement public de coopération culturelle, nous devons aller chercher par nous-mêmes des financements publics ou privés pour avoir une programmation. Mais en raison du contexte inflationniste, si la situation n'évolue pas en 2023, cela mettra en péril, la programmation, l’ouverture au public et la pérennité des emplois", explique-t-on à la communication de la structure qui précise qu'une trentaine de structures (90 personnes) sont hébergées à la Condition Publique, qui travaille également avec une centaine d'associations.
Samedi 3 décembre soir, vers 19h00, Louise Chauvet, déléguée du personnel a donc lu, à environ un millier de personnes, une lettre dont voici un extrait : "Nous avons donc maintenu notre préavis de grève jusqu’au dernier moment. Nous voulons être audibles et être vu.es. Vous avez le pouvoir ce soir et dans les jours et semaines qui viennent de nous soutenir. D’affirmer votre attachement à ce projet, à la culture pour tous et avec tous. Alors ce soir, en tant que lieu de création et de culture, et par solidarité avec les artistes, la Communauté Créative de la Condition Publique et nos partenaires nous allons vous laisser profiter de la Braderie de l’Art."
Pour le moment, la MEL, la Région et la ville de Roubaix, ne se sont pas positionnées pour revoir leurs parts respectives de financement. Voir aussi, la pétition sur la Condition Publique en danger.