Le jihadiste français Mehdi Nemmouche a refusé mardi de s'exprimer "dans un premier temps" sur son rôle dans le quadruple assassinat commis en mai 2014 au musée juif de Bruxelles, faits pour lesquels il est jugé devant les assises de la capitale belge.
"Je vous fais savoir à vous et aux jurés, respectueusement, que dans un premier temps, je ne m'exprimerai pas", a-t-il lancé d'une voix posée. L'accusé s'est justifié en dénonçant le fait que la cour ait "expurgé" les témoins à décharge de la liste des personnes appelées à être auditionnées à la barre.
"En conséquence, je suis pas en mesure de me défendre convenablement. Toutes les personnes qui auraient pu venir ici en apportant un autre son de cloche et une lecture du dossier aux antipodes de celle de messieurs les procureurs fédéraux ont été refusées", a-t-il développé, préférant laisser ses "conseils s'exprimer" à sa place.
Il reconnait avoir possédé les armes
Mehdi Nemmouche a par ailleurs annoncé à la cour qu'il ne reconnaissait pas être l'auteur des quatre assassinats, qui lui valent d'être jugé devant les assises. Mais il concède avoir été en possession des armes utilisées pendant la tuerie, un revolver --de type "P38 spécial"", a-t-il lui-même précisé-- et une kalachnikov, avec lesquelles il avait été arrêté six jours après les faits à Marseille.
Dans ce procès qui pourrait durer jusqu'au 1er mars, Mehdi Nemmouche, 33 ans et natif de Roubaix, et un complice présumé, Nacer Bendrer, 30 ans, tous deux Français, doivent répondre d'"assassinats terroristes". Ils encourent une peine de prison à vie.
Mehdi Nemmouche est accusé d'avoir tué de sang-froid en moins d'une minute et demie un couple de touristes israéliens (dont une femme fonctionnaire du gouvernement israélien), une bénévole française et un jeune employé belge du musée, le 24 mai 2014.
Nacer Bendrer est, lui, soupçonné de lui avoir fourni des armes, ce qu'il réfute. Après l'interrogatoire écourté de Mehdi Nemmouche, la parole a été donnée à Nacer Bendrer, un délinquant condamné en septembre 2018 en France à cinq ans de prison pour une tentative d'extorsion de fonds dans le milieu marseillais du narcobanditisme. Ce dernier a accepté l'interrogatoire, mais s'est montré évasif dans ses réponses.