L'usine de la multinationale britannique qui fabrique 131 millions de doses de vaccins chaque années sur son site nordiste va se décarboner. Objectif : réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre en 2025.
La pose d’une première pierre est toujours un moment où l’on croise des élus du territoire, des entreprises mobilisées, quelques administrés, et parfois même un ministre! Ce mardi 4 avril 2023, le laboratoire pharmaceutique GSK a coché toutes les cases de l’événement réussi.
Basé à Saint-Amand-les-Eaux sur un site de 17 hectares, la multinationale britannique qui emploie plus de 1 000 personnes du secteur a convié les journalistes pour évoquer la transition énergétique de l’usine, la seule à fabriquer des vaccins dans les Hauts-de-France. Un mot est mis en avant : la décarbonation.
Une thématique plus que d’actualité après les efforts de sobriété demandés à tous les Français et quelques mois après la réunion organisée à l’Elysée entre Emmanuel Macron et les 50 sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France, dont ArcelorMittal installé à Dunkerque.
Réduire les émissions de CO2 de 30% dès l’année prochaine
Un constat tout d’abord : pour produire les 131 millions de doses de vaccins chaque année (tétanos, diphtérie, hépatite A et B, grippe saisonnière etc.), il faut entre autre de l’eau chaude pour chauffer le site, de l’eau stérile, et du froid pour conserver les doses entre 2°C et 8°C. À ce jour, le site amandinois consomme 39 000 MWh/ an d’électricité, et 36 000 MWh/an de gaz, pour 9 500 tonnes de CO2 rejetées chaque année.
Un chiffre qui pourrait atteindre 12 000 tonnes en 2026 si rien n’est fait, indique la direction du groupe, car la production de vaccin ne cesse d’augmenter.
L’objectif affiché est donc ambitieux : GSK Saint-Amand veut baisser ses émissions de CO2 de 30% dès l’année prochaine, et de moitié d’ici 2025. Avec l’idée d’atteindre la neutralité carbone en 2050."On a un vrai rôle sociétal, résume Eric Moreau, directeur du site nordiste. On prend soin de nos employés, de nos patients mais on doit aussi prendre soin de notre planète".
10 millions d’euros d’investissement dans des pompes à chaleur
Pour y parvenir, le groupe a basculé dès l’année dernière vers une consommation d’électricité verte à hauteur de 100%, c’est-à-dire provenant exclusivement d’énergies renouvelables. Mais cette première pierre posée ce jour est un symbole du passage à la vitesse supérieure dans la décarbonation.
Un chantier à 10 millions cofinancé par GSK, l’Etat et l’ADEME pour installer des pompes à chaleur qui vont remplacer les chaudières à gaz trop polluantes.
Décarboner les industries permet aussi de décarboner les produits.
Olivier Becht, ministre du commerce extérieur
L’eau chaude va ainsi être produite à partir d’électricité verte plutôt que de gaz. Parallèlement, les chaudières gaz vieilles d’une dizaine d’années vont être remplacées par des chaudières hybrides. "On réduit en grande partie la consommation de gaz, résume Matthias Povse, directeur de l’action régionale du groupe EDF dans les Hauts-de-France. On a de l’électricité verte qui est substituée à l’énergie fossile qui est le gaz, et donc on arrive à réduire les émissions du site de 2 400 tonnes de CO2 par an".
La première chaudière gaz a déjà été remplacée et le chantier des pompes à chaleur, déjà bien entamé, va se terminer dans quelques mois. Un chantier d’actualité salué par Olivier Becht, ministre délégué au commerce extérieur présent sur le site aujourd’hui. "Décarboner les industries permet aussi de décarboner les produits. Avant de fièrement conclure: "Dans les Hauts-de-France, on va avoir des vaccins décarbonés qui seront bon non seulement pour la santé, mais également pour la planète".