Malgré 5 candidatures, il n'a jamais été sélectionné pour participer à l'émission "Koh Lanta". Pas question pour autant de renoncer à ce rêve. L'été dernier, Frédéric Verclytte a décidé d'organiser lui même "son Koh Lanta".
"Je me suis lancé parce que des milliers de Français rêvent de ça : tout plaquer et partir vivre sur une île déserte!"
À 31 ans, Frédéric Verclytte quitte l'été dernier la maison de ses parents, à Beaufort, près de Maubeuge. Il traverse la planète en avion. Après une longue escale en Australie et un stop aux îles Fidjis, il accoste, "un peu par hasard", à Aiwa Island, une île déserte, "une vraie merveille".
C'est parti pour 40 jours seul sur place avec un léger équipement : "comme dans Koh Lanta, je me suis autorisé à prendre quelques kilos de bagages, une bâche, du matériel de pêche, 80 litres d'eau et un kilo de riz, que je n'ai même pas fini!"
Avec tout de même, deux exceptions au règlement du jeu télévisé : un téléphone satellite en cas de danger ou pour prévenir la famille et, un pot de beurre de cacahuète, "pour les coups durs"!
Sur place, les journées sont bien rythmées. Principale occupation : construire et entretenir le campement, garder un feu allumé, trouver et faire à manger. Amateur d'apnée, Frédéric Verclytte a mis en pratique les cours pris dans un club parisien. Il faut dire que le terrain de jeu s'y prête plutôt bien.
Et puis, il y a aussi l'écriture, chaque soir, et la réalisation d'un film qu'il a lui même monté. Car ses voyages, il les partage. Plus de 50 pays découverts en quelques années.
PSG
Tout a commencé quand, en poste à Paris, chargé de mission pour le club de football du PSG, le nordiste prend une année sabbatique. "Comme beaucoup de jeunes à l'époque, je suis parti pour un voyage sac à dos - auberge de jeunesse". Et là, c'est le déclic. L'envie d'en voir plus, de se dépasser. Le retour au travail est brutal "j'étais passé dans une nouvelle façon de penser, une quête de liberté".
Un an plus tard il démissionne et se consacre à sa passion : l'aventure. Il alimente sa chaîne Youtube (3,86 k abonnés) ainsi que les réseaux sociaux et en même temps, il se forme en "coach de vie". "Je dois trouver des revenus pour associer cette envie de continuer à vivre de mes aventures".
Pas de sponsor ni rémunération pour ses vidéos en ligne, le nordiste vit pour l'instant sur ses économies. Il veut se donner les moyens de faire ce qu'il aime : sortir de sa zone de confort, se dépasser.
Sur son île déserte, il a été servi. Des conditions de vie rudes, de la pluie souvent, de l'ennui parfois et personne ou presque à qui parler. Sauf ce pêcheur échoué qui a profité du téléphone satellite du Français pour se faire dépanner.
"Ça m'a permis de dépasser mes barrières mentales". Celui qui se définit aujourd'hui comme aventurier et coach de vie donne des conférences tout en continuant sa formation. Installé à Beaufort, chez ses parents, il vit cette nouvelle carrière en "digital nomad", travailler sans attache.
Ce n'est pas l'aventure en elle-même qui m'intéresse mais plus comment je reviens de cette aventure.
Frédéric Verclytte
À ses proches et clients, il ne conseille pas forcément de partir s'isoler 6 semaines sur une île déserte ! "Je n'incite personne à voyager mais j'invite chacun à explorer sa curiosité".
Trail des Flandres
Dernier projet en date : participer au trail du Mont des Flandres. Changement de décor et d'exercice. Il se prépare pour courir 80 km en avril, une première. Pas besoin forcément d'aller au bout du monde pour se retrouver : "c'est une nouvelle aventure pour puiser dans mes réserves, je suis sûr que je peux provoquer des émotions intenses en courant dans la région".