La mère d'une Nordiste de 24 ans, qui se trouve avec son bébé depuis janvier 2018 dans le camp syrien d'Aïn Issa, "appelle la France au secours". Depuis ce dimanche matin, les gardes kurdes du site auraient fui l'offensive turque, et "femmes et enfants français sont aux mains de Syriens armés".
Une Nordiste âgée de 24 ans se trouve avec son bébé de 23 mois depuis janvier 2018 dans le camp syrien d'Aïn Issa, au nord-est du pays, où les combats entre forces turques et kurdes font rage depuis plusieurs jours.
Une grande confusion règnerait aujourd'hui sur ce site. "Les bombes tombent à côté du camp ! Ce matin c’était la débandade, tout le monde courait, se sauvait", rapporte la mère de Nora* (qui souhaite rester anonyme), qui a pu avoir sa fille au téléphone dans la matinée de ce dimanche 13 octobre. "Elle était toute terrorisée. -J’ai peur de mourir, maman-, me disait-elle", souffle Cristina*.
Près de 800 étrangers auraient fui
Dans ce chaos, "785" proches de jihadistes étrangers qui se trouvaient à Aïn Issa ont pris la fuite depuis le début de l'offensive mercredi, selon les autorités kurdes, qui confirment que le camp se trouve "désormais sans gardes". Une situtation confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui a également constaté que "des déplacés" fuyaient "au fur et à mesure".
"Mais les femmes et enfants français sont toujours là-bas, aux mains de Syriens armés", s'inquiète la mère de Nora, qui ignore à quel groupe appartiennent ces hommes.
Auparavant, la jeune femme se sentait "protégée par la structure des Kurdes, sous la coupe des Américains", selon Cristina. Mais d'après les dires de sa fille sur place ce 13 octobre, "les Kurdes les ont obligés à sortir du camp. Elle sont sorties pour aller chercher à manger et quand elles sont revenues ils mettaient le feu aux tentes. C'est le flou total, la guerre. On dit qu'ils ont fui mais ce n'est pas vrai".
Demande de rapatriement
"Nous demandons que la France fasse quelque chose pour récupérer nos filles et nos petits-enfants. On appelle au secours", scande Cristina. Accompagnée par un avocat spécialiste de la question Me Martin Pradel, la mère de famille "demande depuis janvier 2018 le rapatriement de notre fille et de notre petit-fils".
Nora avait quitté le Nord pour la Syrie sans prévenir le 31 mai 2016, avec son compagnon. "Elle pensait qu’elle allait pouvoir faire des études de sage-femme, pratiquer sa religion sans contrainte et aider des enfants syriens" selon sa mère. "Dès l’été 2017, elle et son compagnon ont voulu rentrer et échapper à cette secte, mais c’était trop compliqué, et ma fille était en fin de grossesse", ajoute-t-elle. Depuis, janvier 2018 le compagnon de Nora est en prison.Offensive turque en Syrie : "On est en train de sacrifier des enfants", s'alarment les avocats des familles de jihadistes françaishttps://t.co/SJUoGKOo2U pic.twitter.com/esxlq4gwpc
— franceinfo (@franceinfo) October 13, 2019
"On souhaite qu’ils rentrent et qu’ils puissent s’expliquer. On ne nous répond pas, ou alors qu’ils doivent être jugés là-bas [...] Bien sûr qu’ils vont devoir rendre des comptes, et nous voulons savoir aussi qui leur a dit de partir là-bas, qui sont ces personnes qui sont certainement en France", revendique Cristina.
*Prénoms d'emprunt