Vincent Ledoux, député Agir ensemble du Nord, a déposé plainte ce mardi 28 juillet, après avoir été insulté et menacé sur les réseaux sociaux. Lors d'une intervention sur BFM TV, il avait pris la défense de Sira Sylla, autre députée, attaquée par le groupe Génération identitaire.
"On banalise les agressions. C'est terrible", regrette le député du Nord, Vincent Ledoux. Membre du groupe Agir ensemble à l'Assemblée, il a décidé de déposer plainte ce mardi 28 juillet après avoir été insulté et menacé sur les réseaux sociaux. En cause, son soutien sur BFM TV envers la députée Sira Sylla, visée par une attaque du mouvement identitaire et d'extrême droite Génération identitaire.
"À la faveur d'un soutien à Sira Sylla, je suis intervenu sur BFM TV ce samedi après-midi. Et là, je reçois un flot d'insultes, de menaces, on me dit 'va te pendre', des trucs complètements incroyables ! ", dénonce le député du Nord.
Des captures d'écran pour étayer la plainte
Avec ses assistants, ils ont fait des captures d'écran de "tout ce qui était pénalement le plus répréhensible, tout ce qui s'attaquait à la personne du député." Au commissariat de police du 7e arrondissement de Paris, "la personne qui a pris la plainte a repris les pseudos Twitter et les personnes nommément désignées."Parmi elles, Jean Messiha, membre du bureau du Rassemblement national, régulièrement invité sur les plateaux des chaînes d'information en continu. Dans un tweet, il partage l'intervention de Vincent Ledoux sur BFM TV en l'insultant de "débile".
C’est qui ce débile ? https://t.co/KOQANIXidS
— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) July 25, 2020
Pas une première
Ce n'est pas la première fois que le député du Nord est touché par une telle campagne de haine. "Il y a un an, j'avais déjà été la cible d'attaques par la sphère Génération identitaire et Rassemblement national. J'avais déposé un rapport au Premier ministre intitulé : 'Ouvrir nos territoires à la priorité africaine de la France', sous-titré : 'Du citoyen au chef de l'Etat'."
Rapidement, sur les réseaux, ce rapport devient : "Ouvrir la France aux Africains". S'en suit "un flot d'insultes pas possible", selon l'intéressé. "Je n'ai pas trop donné d'importance à ce moment. J'ai banalisé l'agression que j'ai subie."
Une plainte pour mettre fin à "la loi de la jungle sur les réseaux"
Cette nouvelle vague d'insultes depuis son intervention de samedi dernier est "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase". "Malheureusement, il y a trop d'atteintes à la fonction des élus de la République", constate le député du Nord.
"Avec cette plainte, je voulais passer trois messages", étoffe-t-il : "On ne peut pas insulter impunément un élu de la République car notre fonction s'inscrit dans le système démocratique. Je tiens à rappeler que sur les réseaux sociaux, ne règne pas la loi de la jungle. Même sous anonymat, on ne peut pas dire n'importe quoi. Et troisièmement, je me dois d'ajouter que le racisme n'est pas une opinion mais un délit."
"Penser qu'on va pouvoir surmonter la crise qui nous frappe uniquement en se recroquevillant sur notre petit pays est une erreur", estime le député. "Le virus n'a pas de frontière, on ne pourra pas faire sans un minimum de solidarité et de coopération internationale. On a une conscience planétaire en train de se mettre en place sur les grandes questions écologiques, économiques. Il faut qu'on créé une communauté de destins."