Les syndicats ont annoncé qu'il allaient réagir après que Vallourec, fleuron de la sidérurgie française en grande difficulté financière, a refusé une offre de reprise.
Les salariés de l'aciérie d'Ascoval à Saint-Saulve, près de Valenciennes, ont "arrêté de travailler" ce mardi. Ces derniers ont l'intention d'"étouffer" Vallourec, qui a refusé l'offre de reprise portée par Altifort, a déclaré Bruno Kopczynski, porte-parole de la coordination syndicale d'Ascoval.
Jusqu'à présent, "on a été professionnels, dignes. Dorénavant, Vallourec ne pourra plus expédier aucun produit vers ses clients. Les voies ferrées sont barrées, Vallourec, on va l'étouffer (...) On a tout arrêté, tout le monde a arrêté de travailler", a-t-il dit à l'issue d'une table ronde à Valenciennes avec le gouvernement, les élus et les représentants syndicaux de l'aciérie de 281 salariés qui est placée en redressement judiciaire.
"Il y a des gens qui étaient incapables de rependre leur voiture [lundi soir], qui ont dormi sur place. Je vous laisse imaginer ce que peuvent ressentir nos collègues, a-t-il ajouté. Si on meurt, Vallourec mourra".
"Ce n'est pas fini"
A la sortie de la réunion, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, a estimé que "ce n'est pas fini". "Altifort et Vallourec, je souhaite qu'ils nous présentent des éléments d'évolution de leur plan (...) Notre responsabilité, c'est de trouver la meilleure équation de sortie", a-t-elle déclaré, espérant que le tribunal de grande instance de Strasbourg, qui doit statuer mercredi, prenne quelques jours pour rendre sa décision. "Si Altifort est capable, avec notre appui, de continuer à monter un plan qui tienne la route, nous, on le soutiendra", a-t-elle promis.
Créée en 1975 par Vallourec, l'aciérie de Saint-Saulve, spécialisée dans les aciers spéciaux, est devenue Ascoval en 2017. Vallourec, dont l'État est actionnaire, en avait cédé 60% au groupe Asco Industries, en conservant 40% avec des engagements de commandes. Mais Asco Industries a été placé en liquidation en février et depuis, l'aciérie attend un repreneur.
Deux candidats se sont manifestés, dont le groupe franco-belge spécialisé dans les matériaux spéciaux Altifort, qui a fait "une offre ferme". Vallourec a annoncé lundi qu'il ne lui était "pas possible" d'apporter le soutien demandé par Altifort, qu'il chiffre à 51 millions d'euros.