La fusion entre les deux groupes ferroviaires est indispensable, selon la direction, pour réussir à l'international. Mais du côté des salariés, on craint pour l'emploi. Sur le site de Petite-Forêt, près de Valenciennes, les syndicats ne croient pas aux promesses de maintien des salariés.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a affirmé ce jeudi que le gouvernement avait "les moyens d'exercer la pression nécessaire" sur le groupe allemand Siemens pour qu'il tienne ses engagements après sa fusion avec le constructeur ferroviaire français Alstom.
La fusion d'Alstom et de la branche ferroviaire de Siemens, annoncée mardi, se traduira de fait par une prise de contrôle du groupe français par le groupe allemand, qui sera majoritaire au conseil d'administration. Le nouveau groupe s'est engagé au maintien de l'emploi et des sites industriels pour une durée de quatre ans.
Le ministre de l'Economie a assuré que le gouvernement avait reçu "des garanties très claires (...) sur les sites, sur l'emploi, sur la direction, sur les savoir-faire technologiques".
Le plus grand constructeur ferroviaire mondial est chinois. Si nous restons seuls, nous serons dévorés tout cru. Avec #Alstom / Siemens, nous unissons nos forces ! #BourdinDirect pic.twitter.com/AqDhqInCjK
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 28 septembre 2017
En matière d'emploi, "nous avons des garanties (...) que j'irai expliquer demain [vendredi] à Valenciennes", a annoncé le ministre de l'Economie. A l'occasion de ce déplacement, l'hôte de Bercy installera "un comité de suivi des engagements pris par Siemens vis-à-vis de l'Etat français".
Des syndicats "pas dupes"
Mais du côté des syndicats, on ne croit pas à ces promesses. "On a beau nous rassurer avec ces beaux discours en nous disant que pendant quatre ans ça sera secure. Aujourd'hui, nous ne sommes pas dupes. Et on n'a pas de vision aussi éclairée que la direction veut nous le faire entendre,", détaille Samir Dardari, délégué syndical CGT Alstom sur le site de Petite-Forêt, près de Valenciennes."Dès lors où on a deux acteurs ferroviaires qui travaillent sur des produits quasi-équivalents, ou des activités quasi-équivalentes, je ne pense pas qu'on va faire des doublons d'emplois pour le plaisir de la fusion qui va être faite", ajoute-t-il.
Alstom emploie 32 800 salariés, dont 9 000 en France, Siemens Mobility (la branche rail de Siemens) 27 100.