Réactions à la fermeture d'Ascoval : "Saint-Saulve, c'est fini, c'est mort"

Plusieurs personnalités politiques et syndicales ont réagi à l'annonce de la reprise d'Ascométal par le Suisse Schmolz + Bickenbach, qui n'incluait pas l'aciérie de Saint-Saulve dans son projet. 

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L'annonce était redoutée, même s'il subsistait l'espoir d'une reprise par le sidérurgiste Liberty House, qui prévoyait de reprendre l'ensemble des sites et des salariés. Ce matin, la justice a décidé d'accorder la reprise à Schmolz + Bickenbach, qui a exclu le site valenciennois de son projet de reprise. De quoi susciter la colère des élus, qui voient de nouvelles pertes d'emplois arriver dans un secteur déjà fragilisé.

Le député de la circonscription Fabien Roussel (PCF), a ainsi vivement réagi à la nouvelle par l'intermédiaire d'un communiqué. "Le tribunal vient de décider d’attribuer la reprise d’Ascometal à l’entreprise germanosuisse Schmolz & Bickenbach qui prévoit de ne pas reprendre l’aciérie d’Ascoval. Bilan : 300 emplois, un outil de production moderne, et autant de savoir-faire supprimés", a réagi l'élu. "C’est la filière acier français qui se trouve ainsi fragilisée. Et c’est la colère de tout un arrondissement et des salariés qui domine ce matin."


Le député regrette notamment l'absence d'engagement de l'Etat dans cette procédure judiciaire de redressement. "Depuis des semaines, nous demandons à l’Etat de s’exprimer clairement, d’affirmer son soutien à l’entreprise anglais Liberty House qui s’engage à reprendre l’aciérie de Saint Saulve. Il n’y a eu aucun signal de l’Etat. L’industrie française souffre de ce manque d’engagement de la part de l’Etat. Où est l’Etat stratège ? Où est l’état qui défend son industrie ?" L'élu prévoit de poser une question au gouvernement dans les jours qui viennent, afin de demander l'organisation d'une réunion avec tous les acteurs concernés par cette reprise - et cette fermeture. 


"Saint-Saulve, c'est fini, c'est mort"


Contactée par téléphone, Michelle Gréhaume, Sénatrice, se demande également si toutes les options de reprises ont été exploitées. "Il y avait d'autres projets, qui incluaient l'aciérie de Saint-Saulve. Pourquoi ça n'a pas marché ?", se demande l'élue. "Et est-ce que l'Etat a fait son maximum ? Je me pose la question."

La Sénatrice tient également à souligner les conséquences indirectes d'une fermeture d'usine. "J'ai 52 familles qui travaillent à Saint-Saulve et puis il y a tous les sous-traitants. Là aussi il y a aura des licenciements. Cette décision m'accable, Saint-Saulve, c'est fini, c'est mort. Et quand il y a des familles concernées, il y a un risque de drames humains. Ça s'est déjà vu." En tout, le site regroupe 299 emplois, mais plusieurs dizaines d'autres salariés pourraient être impactés par la fermeture. 


Autre Sénatrice du secteur, Valérie Létard (LR), s'avoue elle aussi très déçue. "On n’est pas dans la critique, on n’est pas là pour taper sur l’Etat. Mais on est dans la déception. Oui, on est déçu, il n’y avait aucun signe avant-coureur, on ne s’attendait pas à ça... On est solidaires des salariés évidemment", explique l'élue. "Emmanuel Macron, sur le site de Toyota la semaine dernière, laissait entendre qu’il n’y avait pas de soucis à se faire. (…) Maintenant, on veut des explications. C’est quoi l’après ? Comment l’Etat envisage les choses maintenant ? Un choix a été fait, on en prend acte. Il nous faut défendre jusqu’au bout les emplois.

"Cette décision incompréhensible va à l’encontre du choix des salariés et élus locaux. L’Etat tire un trait sur la filière aciers spéciaux en France", a quant à lui réagi Xavier Bertrand. "Il est responsable de cette situation et doit organiser une réunion d’urgence afin de sauver ce qui peut encore l’être."



"L'Etat nous a lâchés"


Parmi les salariés, la nouvelle a fait l'effet d'une bombe. Ce lundi matin, ils étaient tous réunis à Saint-Saulve lorsque la décision de justice est tombée. "On est dégoutés. Je n'ai pas les mots pour vous dire à quel point on est dégoutés", explique Nacim Bardi, délégué CGT sur le site. "Pendant un mois, on a travaillé calmement avec tout le monde, l'Etat, les repreneurs... On s'est bien fait avoir. Emmanuel Macron est un grand menteur."


Le délégué syndical se demande pourquoi l'offre suisse a été choisie alors que celle de Liberty House était préférée par un plus grand nombre. "Ils étaient à la réunion des 140 entrepreneurs qu'a organisée Macron la semaine dernière. On parle de ré-industrialisation mais on se fout de la gueule du monde. Cette décision, c'est une décision politique. L'Etat nous a lâchés."



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