Témoignage. En vacances au camping des Flots Bleus, un couple de Nordistes évacué "à deux heures du matin en pyjama"

Publié le Mis à jour le Écrit par Emmanuel Pall

François et sa femme Isabelle étaient en vacances dans le célèbre camping des Flots Bleus en Gironde. Face aux incendies qui ont ravagé le département, ils ont été évacués en urgence dans la nuit de mardi à mercredi dernier. Des amis qui devaient les rejoindre ont été contraints de faire demi-tour à Bordeaux, sans pouvoir trouver d'hébergement. Témoignages.

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Il y a huit ans, François Jauffrey et Romain Donnez, deux amis du Valenciennois, découvraient Pyla-sur-Mer, station balnéaire située à l'entrée du bassin d'Arcachon, en Gironde, et qui dépend de la commune de La Teste de Buch, dont les forêts et les campings ont aujourd'hui brûlé.

Cette année, François et sa femme Isabelle y attendaient leurs amis, Romain et Pauline, pour plusieurs jours de vacances passés ensemble au camping de la Dune (ou des Flots Bleus qui a servi de décor au film Camping avec Franck Dubosc).

Aujourd'hui tout est dévasté, il n'y a plus que des "cendres", soupire François. À côté de lui, sa femme, Isabelle regrette la course qu'a été leur évacuation, elle qui se sert d'une canne pour marcher. "À 2h00 du matin, dans la nuit du 12 au 13 juillet, un vigile est venu taper sur le mobile-home pour nous réveiller. Je me suis retrouvée en pyjama dans le bus direction le Parc des Expositions de La Teste de Buch".

À 2h00 du matin, la nuit du 12 au 13 juillet, un vigile est venu taper sur le mobile home pour nous réveiller. Je me suis retrouvée en pyjama dans le bus direction le parc des expositions de La Teste de Buch

Isabelle Jauffrey, évacuée de Pyla-sur-Mer, le 13 juillet

France 3 Hauts-de-France


"On a juste eu le temps de prendre les papiers, quelques affaires personnelles et on a laissé plein de vêtements sur place", renchérit François qui regrette d'avoir ainsi perdu notamment un costume. "Sans compter des cadeaux d'anniversaire de mariage, des coffrets de disques, les boules de pétanque et tout...", coupe Isabelle.

Bref, un monde, celui des vacances, qui s'écroule. "Il reste quelques mobile-homes ou la scène sur laquelle on faisait des spectacles, ou encore le restaurant qui n'ont pas brûlé mais les dégâts sont lourds, très lourds" regrette François. La perspective de ne plus retrouver son "chez soi girondin" pendant les vacances le peine, à n'en pas douter, et il préfère ne pas se faire de fausse joie en pensant aux prochaines vacances estivales : "je pense qu'on ne pourra pas y retourner l'an prochain. Ça devrait être trop court pour les travaux", estime-t-il.

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Si François et Isabelle étaient partis pour le camping des Flots bleus du 30 juin au 30 juillet, ils devaient partager les vacances avec Romain et Pauline pour une semaine du 13 au 18 juillet.

Partis à 7h00 du matin de Lille, en train, direction Bordeaux, alors qu'Isabelle et François venaient d'être évacués du camping, Pauline et Romain sont arrivés à destination vers midi. Là, le feu provoqué par l'incendie d'un camion la veille, progressait. Après un après-midi passé à essayer de trouver des solutions d'hébergement sur le secteur "on a décidé de rentrer. C'était cher ou complet, le feu progressait et à force de discussion on a réussi à se faire rembourser notre retour en train par la SNCF. Et on a trouvé l'option peu chère de rentrer en bus pour faire Bordeaux - Paris entre 21h00 et 5h00 du matin" , explique Romain.

Aujourd'hui, la pilule des vacances annulées est difficile à digérer, mais Romain nous écrit via mail "C'était notre Pékin express à nous ?"

Reste pour les deux couples d'amis à se faire rembourser les arrhes déjà versés. À noter, que pour ceux qui se sont fait évacuer que les remboursements se feront pour "cas de force majeure". Pour ceux qui ne sont pas encore partis et veulent annuler, ce sera au cas par cas.

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